Perçue comme une possible candidate vedette, l'ex-députée Marie Grégoire ne sera pas de la course à la direction de l'Action démocratique du Québec.

Plus de deux mois après l'annonce de la démission du chef Mario Dumont, alors que l'exécutif s'apprête à dévoiler les règles entourant la course au leadership, personne n'est encore officiellement sur les rangs.

Même si elle reconnaît avoir été courtisée récemment par des membres de l'ADQ, Mme Grégoire écarte la possibilité d'être candidate à la succession du cofondateur du parti.

«Oui, j'ai été sollicitée et c'est hyper-flatteur. Mais je suis bien dans ce que je fais, j'ai l'impression de contribuer à ma façon», a-t-elle déclaré lors d'un bref entretien téléphonique à La Presse Canadienne jeudi.

Puisque des militants cherchent à susciter une candidature pouvant favoriser la relance du parti, les coups de téléphone se sont multipliés au bureau de l'ex-députée de Berthier, qui profite d'une tribune télévisuelle quotidienne au Réseau de l'Information, à titre de chroniqueuse politique.

Mais Mme Grégoire, qui rédige aussi une chronique dans le journal Métro, en plus d'occuper un poste de vice-présidente aux communications de la firme de relations publiques HKDP, n'a pas l'intention de sacrifier son actuelle situation professionnelle.

«Non», a-t-elle répondu fermement, lorsque questionnée sur la possibilité qu'elle se laisse convaincre par la pression des membres.

Même s'il dit ne pas l'avoir contactée personnellement, le président du caucus des députés adéquistes, Janvier Grondin, est l'un de ceux qui souhaiteraient voir Marie Grégoire se lancer dans la course.

«La population l'aime bien, elle passerait bien dans les médias, ce serait une pointure de bonne grandeur», a commenté le député de Beauce-Nord.

Sans discréditer ses collègues députés qui songent à se porter candidats, dont Eric Caire, de La Peltrie, et François Bonnardel, de Shefford, M. Grondin verrait d'un bon oeil que des personnalités plus connues du public soient sur les rangs.

Le président du caucus adéquiste ne juge pas nécessaire que le prochain chef provienne du parti et croit qu'une course médiatisée, avec plusieurs candidats, serait profitable à l'ADQ.

«J'aimerais ça qu'il y en ait d'autres (candidats) qui viennent, qu'il y en ait une dizaine», a-t-il confié jeudi.

Toutefois, il a montré peu d'engouement pour les noms de Stéphane Gendron, maire de Huntingdon, et de Maxime Bernier, député fédéral de Beauce.

«Il n'a pas tellement eu bonne presse ces dernières années», a dit M. Grondin à propos de l'ex-ministre des Affaires étrangères, qui a de toutes façons fermé la porte à une possible candidature, moussée également par des militants.

Questionnée elle aussi sur ses préférences pour la succession à Mario Dumont, la députée de Lotbinière Sylvie Roy affirme qu'elle ne mise pas sur une personne en particulier.

Elle évite par ailleurs de porter un jugement sur ses collègues Caire et Bonnardel ainsi que sur l'ex-député de Lévis, Christian Lévesque, qui sont tous actuellement en réflexion.

«C'est leur comportement dans la course à la direction qui permettra de déterminer s'ils ont l'envergure pour être chef, a dit Mme Roy. On verra ce qu'ils ont dans le ventre.»

Puis, contrairement au député Grondin, elle montre peu d'enthousiasme à l'idée d'accueillir un leader qui ne provient pas du parti.

«Un chef parachuté du champ gauche, on n'a jamais vu ça en politique», a-t-elle indiqué à La Presse Canadienne.

Marc-André Gravel, qui a été mandaté par le parti afin d'identifier la formule à retenir pour la première course à la direction de l'histoire de l'ADQ, communiquera ses recommandations à l'exécutif mardi prochain.