Arrivant de Davos, où il a pris part au Forum économique mondial, le premier ministre Jean Charest effectue lundi et mardi une rapide visite à Paris, au cours de laquelle il recevra la Légion d'honneur des mains de Nicolas Sarkozy.

Un programme relativement chargé attend M. Charest, mais c'est évidemment son passage à l'Elysée qui retiendra le plus l'attention.En fin d'après-midi lundi, le chef du gouvernement québécois aura un entretien d'une demi-heure avec le président français. La rencontre sera suivie d'une cérémonie à la faveur de laquelle Jean Charest sera officiellement reçu dans l'Ordre de la Légion d'honneur, au rang de commandeur. Le président français en profitera sûrement pour rappeler ce qu'il avait dit au Sommet de Québec, à savoir que si les Canadiens sont des amis de la France, les Québécois sont des «frères».

La chaleur de la formule ne doit pas faire oublier qu'elle avait été accompagnée d'un appui sans précédent de la part d'un président français au fédéralisme canadien.

Le titre de commandeur est le plus élevé des trois «grades» de la Légion d'honneur (les deux autres étant chevalier et officier). Lucien Bouchard avait eu droit au même honneur quelques temps après avoir quitté la politique. Le «grade» de commandeur est toutefois un cran en dessous de la «dignité» de Grand Officier, qui avait été accordée par le président Valéry Giscard d'Estaing à René Lévesque lors de sa visite en France en 1977. Il existe deux «dignités», plus élevées donc que les «grades» : Grand officier et Grand'Croix, un titre exceptionnellement accordé, il y a un an, au financier Paul Desmarais.

Avant de se rendre à l'Elysée, Jean Charest sera reçu à l'Hôtel de ville de Paris par le maire Bertrand Delanoë. Mardi, il rencontrera le premier ministre François Fillon à l'Hôtel Matignon, avant de se rendre au Sénat pour un «déjeuner» (dîner) officiel puis un discours devant des élus du groupe d'amitié France-Québec.

En soirée, il prendra la parole devant la puissante Chambre de commerce de Paris, pour marquer l'ouverture du Salon de l'entrepreneur, dont le Québec est pour la première fois l'invité d'honneur.

Après une journée d'activités privées mercredi, le premier ministre se rendra à Bruxelles jeudi. Il devrait profiter de son entretien avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour tenter de faire progresser l'idée de créer une zone de libre-échange, ou à tout le moins un « nouveau partenariat », entre le Canada et l'Europe.

Jean Charest terminera cette mission en sol européen en prononçant un discours sur le Québec et la crise économique devant les membres de la Chambre de commerce Canada-Belgique-Luxembourg.