Le premier ministre Jean Charest a positionné son parti, vendredi, comme le seul qui dispose de l'indépendance nécessaire pour défendre les intérêts du Québec.

M. Charest a affirmé que contrairement aux partis de l'opposition à Québec, le Parti libéral du Québec n'a pas de lien avec une formation fédérale.

Se référant à l'héritage de l'ancien premier ministre Jean Lesage, M. Charest a rappelé que c'est sous sa gouverne que les militants libéraux du Québec ont adopté, dans les années 1960, une résolution scellant leur indépendance de tout parti fédéral.

«Depuis 45 ans, le parti libéral du Québec défend librement les intérêts du Québec», a déclaré M. Charest dans son discours d'ouverture du conseil général du PLQ à Lévis, prononcé devant environ 300 militants.

Selon M. Charest, l'Action démocratique du Québec est liée aux conservateurs fédéraux et place ses propres intérêts avant ceux du Québec.

Quant au Parti québécois, M. Charest l'a qualifié de «parti des Don Quichotte», associé au Bloc québécois sur la scène fédérale.

«Comme chef du parti libéral du Québec, je parle au nom des Québécois sans jamais demander de permission à personne», a-t-il dit.

Dans une allocution où il s'est livré à quelques envolées oratoires, M. Charest a affirmé que son parti avait été le premier, avant l'ADQ et le PQ, à prendre la défense de la langue française et de la nation québécoise.

«Nous sommes désormais le seul parti à assumer librement cette responsabilité, a-t-il dit. Et nous serons toujours prêts à travailler avec nos partenaires du Canada et à faire évoluer la fédération canadienne. Mais jamais nous allons marchander les intérêts du Québec pour l'espoir d'un retour d'ascenseur.»

Alors que les membres du parti, qui sont réunis à Lévis jusqu'à dimanche, auront à se prononcer sur diverses résolutions qui inspireront le gouvernement, M. Charest a cependant précisé que la priorité était l'économie et non la constitution.

M. Charest a soutenu que les libéraux avaient réussi à revitaliser le fédéralisme canadien sans heurter l'écueil constitutionnel.

Le premier ministre a indiqué qu'il allait annoncer dimanche un grand projet «créateur de richesse» qui mettra en valeur le territoire québécois, une allusion à ses ambitions de développement du nord québécois.

Le chef libéral a évoqué ses demandes formulées aux partis libéraux en campagne, soit une entente permettant au Québec de gérer les fonds fédéraux pour la culture ainsi que le rétablissement des fonds pour le développement économique régional.

Il a affirmé qu'il fera une autre intervention du même ordre la semaine prochaine, avant le débat des chefs prévu mercredi.