Stephen Harper a assuré que le Canada allait exprimer son inquiétude sur les droits de la personne en République démocratique du Congo, mais il n'a pas précisé pourquoi il n'a pas envisagé de boycotter le sommet de la Francophonie afin d'envoyer un message fort au pays hôte.

Pourtant, le premier ministre a déjà menacé de ne pas se rendre au Sri Lanka, où aura lieu le prochain sommet du Commonwealth, si ce pays ne fait pas de progrès sur le plan des droits de la personne. Interrogé sur les raisons de ce standard différent, M. Harper n'a pas expliqué les raisons de la position canadienne envers la RDC.

L'élection du président Joseph Kabila a pourtant été entachée d'irrégularités tandis que les affrontements armés et les viols se multiplient dans l'est du pays. D'ailleurs, la première ministre du Québec, Pauline Marois, ne rencontrera pas le président de la RDC pour ces raisons.

À Dakar, au Sénégal, où il a tenu un point de presse avant de s'envoler pour Kinshasa, M. Harper a malgré tout exprimé ses «graves inquiétudes» à cet égard. Il a rappelé que son ministre de la Francophonie, Bernard Valcourt, avait lui-même visité le pays hôte au cours de l'été pour s'enquérir des progrès du pays.

«Le ministre Bernard Valcourt a déjà visité le Congo pour exprimer nos inquiétudes envers les  violations des droits de la personne, et nous exprimerons très clairement pendant notre visite notre préoccupation à cet égard», a-t-il fait valoir.

À sa gauche, le président du Sénégal, Macky Sall, a pour sa part insisté sur le fait que tous les pays n'ont pas le même passé et qu'on ne peut donc s'attendre à ce qu'ils aient le même respect des droits de la personne.

«L'Afrique a besoin de démocratie pour son développement. Nous devons aider les pays africains à évoluer dans cette dynamique. Nous devons savoir aussi que tous les pays n'ont pas la même histoire et ne marchent pas à la même cadence», a indiqué M. Sall.

Selon lui, le Sénégal, perçu comme un piler démocratique dans un continent où l'instabilité est fréquente, ne peut être comparé à un pays sorti d'une guerre, en proie à des affrontements tribaux.

«Nous allons de notre côté donner notre message fraternel à nos amis de la RDC, mais dans le respect des spécificités de chacun.»