Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a minimisé l'importance de sa rencontre de janvier dernier avec le chef du Mossad, l'agence de renseignements israéliens.

En conférence de presse, le ministre Baird a affirmé que cette rencontre n'avait pas influencé la décision de son gouvernement de rompre les liens diplomatiques avec l'Iran, qui a été annoncée la semaine dernière.

Le magazine Embassy d'Ottawa a publié cette information mercredi. Des notes d'informations préparées pour le ministre en vue de sa rencontre avec le directeur Tamir Pardo indiquaient que l'Iran devait faire partie des sujets de discussion. Des fonctionnaires canadiens rappelaient au ministre de signaler l'«inquiétude» du Canada relativement aux activités nucléaires du pays, «qui posent une menace pour la sécurité d'Israël, mais qui pourraient aussi en inciter d'autres dans la région à poursuivre des activités semblables».

Des experts cités par le magazine estiment que cette rencontre en dit long sur le niveau de collaboration et d'alignement des deux pays en matière de politique étrangère.

Le ministre Baird a tenté de calmer le jeu. «L'une des importantes responsabilités qui m'incombent est d'être bien informé sur toute une gamme de politiques étrangères et d'initiatives du renseignement», a-t-il dit dès le début.

Donc «je rencontre, en effet, des personnes responsables de la sécurité nationale» dans tous les pays, a-t-il ajouté.

Sur cette rencontre avec le directeur du Mossad, il a précisé: «J'ai eu une bonne perspective sur la situation [en Iran], et rien en particulier n'a mené à notre décision de fermer l'ambassade à Téhéran.»

«Je l'ai déjà dit et je le répète, a-t-il poursuivi: nous n'avions aucune connaissance et n'avions pas été informés d'action militaire ou autre du gouvernement d'Israël ou des États-Unis. Donc, ça n'avait rien à voir avec notre décision concernant l'ambassade.

«Il est important de noter que ce n'est pas une surprise, a par ailleurs souligné le ministre des Affaires étrangères. J'avais déjà divulgué cette rencontre. Donc, il n'y a pas d'information nouvelle ici.»

Le nom de Tamir Pardo faisait en effet partie d'une longue liste de personnes rencontrées lors de ce voyage. Cette liste n'avait toutefois été publiée que sur une page secondaire du site web du ministère des Affaires étrangères.