Le candidat libéral qui a convaincu un tribunal d'invalider les résultats du scrutin dans sa circonscription torontoise exhorte Stephen Harper à déclencher immédiatement une élection partielle. Et il dit soupçonner que le Parti conservateur soit à l'origine des irrégularités qui ont miné le vote l'an dernier.

Boris Wrzesnewskyj a contesté le résultat des dernières élections dans Etobicoke-Centre, qu'il a perdues par 26 votes face au conservateur Ted Opitz, et la Cour supérieure de l'Ontario lui a donné raison la semaine dernière.

M. Opitz a jusqu'à lundi pour faire appel du verdict. Mais M. Wrzesnewskyj estime que le premier ministre n'a pas à attendre. Il doit au contraire déclencher une élection partielle au plus vite afin de rétablir la confiance des électeurs.

Au soutien de sa requête, le candidat libéral a soutenu que des électeurs qui n'avaient pas le droit de vote ont réussi à voter, ce qui a contribué à sa défaite. Le tribunal a retenu ses arguments,sans toutefois blâmer le Parti conservateur qui a remporté le scrutin.  

Or, M. Wrzesnewskyj affirme maintenant entendre que les conservateurs sont à l'origine de certaines irrégularités qui ont perturbé le vote.

Lors d'une conférence de presse tenue à Ottawa, jeudi, il a montré du doigt des déclarations sous serment produites en cour par des employés d'Élections Canada. Ces documents révèlent qu'un gestionnaire de la campagne conservatrice a fait irruption dans un foyer pour personnes âgées et harcelé un travailleur du bureau de scrutin qui s'y trouvait. Cette scène a provoqué la fermeture du bureau en question.

«Il est clair que le gestionnaire campagne des conservateurs a été impliqué dans un incident qui a provoqué la paralysie du vote dans une résidence pour aînés à un moment de grande affluence», a-t-il affirmé.

«Mes soupçons sont clairs, a-t-il affirmé. Mais il est temps que les enquêteurs fassent leur travail.»

Le Parti conservateur a balayé d'un revers de main ces allégations. Son porte-parole, Fred DeLorey, a fait valoir que le tribunal avait clairement établi que sa formation politique n'avait rien à voir avec les irrégularités qui ont perturbé le scrutin à Etobicoke-Centre.

«Boris Wrzesnewskyj tente de transformer une campagne de salissage en une forme d'art, a dénoncé M. DeLorey. Mais le juge a été très clair dans sa décision que Ted Opitz et la campagne conservatrice ont suivi les règles.»

Le Parti conservateur étudie toujours la décision de la Cour supérieure de l'Ontario, a indiqué le porte-parole du premier ministre, Carl Vallée. Il a jusqu'à lundi pour faire appel du verdict devant la Cour suprême. Sans quoi, le premier ministre aura six mois pour déclencher des élections partielles.