Lorsque Stephen Harper a présenté son concept de «souveraineté éclarée» en Suisse la semaine dernière, son objectif n'était pas seulement d'énoncer la nouvelle orientation de la politique étrangère du Canada.

Son discours lors du Forum économique de Davos visait surtout à inciter les grandes puissances, particulièrement les États-Unis, à jouer selon les règles établies pour la reprise économique mondiale, selon des sources.

Alors que le gouvernement fédéral se prépare à accueillir les ministres des Finances du G7 à Iqaluit vendredi ainsi que les sommets du G8 et du G20 en juin, il est très conscient des contradictions entre les promesses détaillées faites par le G20 et les gestes posés par certains acteurs clés du groupe.

La récente proposition de l'administration Obama, qui vise à limiter la taille des banques commerciales et d'encadrer leurs activités sur le marché, ne plaît pas à Ottawa, pas plus que la politique Buy American qui discrimine les biens fabriqués à l'étranger.

Ces décisions sont de plus en plus interprétées par les observateurs internationaux comme un pied de nez des Etats-Unis au G20. Au Canada et ailleurs, le sentiment général est que la réforme du système bancaire américain vise à apaiser l'opinion publique, ne s'attaque pas aux racines de la crise financière et n'a pas été bien conçue.

Les suggestions des Américains ne tiennent absolument pas compte des échéanciers et des normes établis à Pittsburgh, indique John Kirton, directeur du groupe de recherche sur le G20 de l'Université de Toronto.

Selon lui, le plan d'action des États-Unis risque de miner la résolution des membres du G20 de travailler ensemble afin de déterminer un standard commun pour renforcer le système financier mondial et empêcher les pays d'attirer les investisseurs avec une législation laxiste.