Un nouveau sondage conduit à penser que le vent politique est en train de tourner au Canada au détriment des conservateurs et à l'avantage des libéraux, qui semblent avoir enregistré de nouveaux gains dans certaines régions clés au pays, dont le Québec.

Ainsi, le plus récent sondage La Presse Canadienne-Harris-Décima indique que les deux principaux partis sont au coude-à-coude dans les intentions de vote au pays, récoltant chacun 32 pour cent. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) obtient 15 pour cent des intentions de vote, et le Parti vert, neuf pour cent.

Mais le président de la firme Harris-Décima, Allan Gregg, estime que le véritable intérêt des conclusions de ce sondage se cache derrière ces chiffres.

«Ce qu'on voit, au premier abord, c'est une chaude lutte, mais en creusant un peu plus, on s'aperçoit que les libéraux font clairement des incursions dans des circonscriptions clés», a-t-il affirmé.

«Ils (les libéraux) apparaissent comme étant l'option par défaut au Bloc québécois au Québec, et, pour la première fois depuis septembre, ils sont en avance en Ontario.»

Selon le sondage, les bloquistes et les libéraux sont respectivement appuyés par 38 et 28 pour cent des Québécois.

Loin derrière se trouvent les conservateurs, avec 13 pour cent des intentions de vote, le NPD, avec 11 pour cent, et le Parti vert, avec huit pour cent.

En Ontario, les libéraux ont récolté 40 pour cent des intentions de vote, comparativement à 35 pour cent pour les conservateurs, 14 pour cent pour le NPD et 10 pour cent pour le Parti vert.

M. Gregg est d'avis que le parti de Michael Ignatieff a aussi pris les devants dans des circonscriptions de la très dense couronne de Toronto, en plus de bien se tirer d'affaire en Colombie-Britannique, où il est notamment le préféré des femmes.

Et tout cela constitue un important changement, selon le président de la firme Harris-Décima.

En 2009, les conservateurs ont lentement modifié la carte politique, gagnant en popularité auprès des électeurs résidant en banlieue de Toronto, des minorités visibles et des femmes.

Quoique difficilement, ils sont tout de même parvenus à s'approcher de la possibilité de faire élire assez de députés pour obtenir la majorité à la Chambre des communes.

Mais la plupart de ces gains miroités par des sondages semblent déjà s'être envolés.

Et M. Gregg en tient Stephen Harper pour responsable.

Selon lui, la décision du premier ministre de reporter la reprise des travaux parlementaires a ajouté à ce qui a toujours été un problème d'image.

«A certains égards, il s'agit d'un homme qui semble un peu sournois et pas vraiment «canadien', en tirant profit d'un avantage comme un tyran», a-t-il illustré.

Lors de ce sondage téléphonique, 2000 personnes ont été interrogées entre les 21 et 31 janvier. La marge d'erreur est de 2,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20.