La prorogation du Parlement attire de nouvelles critiques au gouvernement Harper. Le Parti libéral du Canada a lancé hier une campagne publicitaire dans laquelle il accuse le premier ministre conservateur de «se moquer de la démocratie».

Stephen Harper «décide d'agir sournoisement et en cachette», dénonce la publicité diffusée dans les journaux et à la radio dans tout le pays. On y aperçoit une clôture placardée devant l'hôtel du parlement. Sur l'écriteau, on peut lire «Fermé par intérêt personnel».

 

«Pourquoi? Parce qu'il ne veut pas rendre des comptes aux citoyens», peut-on lire dans la missive.

Le lieutenant de Michael Ignatieff au Québec, Marc Garneau, souligne que 58% des répondants à un sondage Ekos-CBC se sont dits opposés à la suspension des travaux parlementaires jusqu'au 23 mars.

«C'est un mépris pour l'institution parlementaire, mais ça en révèle aussi beaucoup sur le comportement de ce premier ministre, qui a fait le pari que ça ne dérangerait pas les Canadiens, a-t-il dénoncé. En fait, on voit que ça dérange les Canadiens, qui eux doivent travailler.»

Il martèle que le gouvernement conservateur cherche à esquiver des questions embarrassantes, notamment sur l'environnement, l'emploi et le traitement des détenus afghans faits prisonniers par des soldats canadiens.

Les députés libéraux comptent faire fi de la suspension des travaux aux Communes, et reprendre leurs activités le 25 janvier, date prévue de la rentrée parlementaire. Les activités du gouvernement restent pour leur part suspendues jusqu'au 3 mars, c'est-à-dire après les Jeux olympiques de Vancouver.

Critiques «mesquines»

Le président du caucus conservateur du Québec, Steven Blaney, affirme que les critiques des libéraux sont « mesquines «. Car la suspension des travaux parlementaires n'empêche en rien les députés de faire leur travail auprès de leurs électeurs.

«Le travail d'un député, ce n'est pas juste à Ottawa, c'est aussi dans sa circonscription, a-t-il souligné. Les libéraux, la seule chose qu'ils étaient prêts à faire, c'était de nous plonger en élections en plein milieu d'une crise économique. C'est pas mal plus irresponsable que de permettre à des députés de passer du temps dans leur circonscription.»