Le chef libéral, Michael Ignatieff, a nié hier qu'un putsch se préparait au sein de son parti pour le remplacer par Bob Rae. La fin de semaine dernière, un chroniqueur a écrit dans le Toronto Star qu'un groupe de députés, incluant M. Rae, s'était réuni dans un bar chic de la capitale pour laisser libre cours à son mécontentement à l'égard du chef et pour fomenter une révolte.

Ces allégations ont eu l'effet d'une bombe chez les libéraux, qui se sont levés en bloc dans les heures qui ont suivi pour dénoncer l'article, son contenu et son auteur. M. Ignatieff s'est joint au choeur, hier. «C'est une tempête dans une tasse de thé, a-t-il dit. Ce n'est pas sérieux. Il y a le journalisme et il y a les rumeurs. Ce sont des rumeurs.»

 

Il en a profité pour décocher une flèche au chroniqueur en question, Angelo Persichilli.

Selon l'article, la rencontre a eu lieu au bar du Château Laurier, destination populaire chez les politiciens fédéraux. Les députés ontariens Bob Rae, Ruby Dhalla, Glen Pearson et Carolyn Bennet s'y trouvaient, ce qu'ils n'ont pas nié. Ils ont toutefois démenti le reste de l'article. Entre autres, Glen Pearson a nié avoir dit que M. Ignatieff avait perdu la confiance du caucus et avoir discuté du possible remplacement de Ralph Goodale comme leader parlementaire.

Dans une lettre envoyée au Toronto Star, M. Rae a décrit l'ensemble de l'article comme de la «pure fiction».

Carolyn Bennet a publié une déclaration sur son site web, où elle a accusé le chroniqueur d'avoir «causé un tort sérieux à sa propre carrière de commentateur politique».

Quant à Ruby Dhalla, elle a réagi dans un courriel envoyé au Globe and Mail en disant que chacun des députés est «suffisamment loyal et a suffisamment les intérêts du parti à coeur pour souhaiter le voir connaître du succès». Elle n'a pas rappelé La Presse.