Craignant que la grève des 1700 cheminots du Canadien National ne mette en péril la fragile reprise économique au pays, le gouvernement Harper déposera aujourd'hui un projet de loi pour forcer ces travailleurs à retourner au boulot si aucune entente n'a été conclue pendant la nuit.

La ministre du Travail, Rona Ambrose, suit ce conflit de près et a l'intention d'intervenir rapidement pour éviter que l'arrêt de travail ne se prolonge, selon des informations obtenues hier soir par La Presse. La ministre préfère que les deux parties trouvent un terrain d'entente, mais, à moins d'un règlement, elle compte déposer un projet de loi de retour au travail dès la reprise des travaux parlementaires ce matin. Le gouvernement Harper mettra les bouchées doubles pour qu'il soit adopté le plus tôt possible.

 

Les pourparlers entre le syndicat des cheminots du Canadien National et l'employeur demeuraient dans l'impasse, les deux parties étant en désaccord quant à la possibilité de retourner à la table de négociation. Hier, le CN a rejeté la dernière proposition de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) afin de relancer les négociations.

«Le Canada traverse la récession économique mieux que la plupart des autres pays. Bien que nous ayons vu des signes positifs de progrès, toute reprise est encore fragile. Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. Le récent arrêt de travail au CN pourrait nuire à ces progrès en causant un important préjudice à l'économie canadienne pendant la période très occupée des Fêtes», a indiqué une source gouvernementale qui a requis l'anonymat.

Les négociations ont été rompues tard vendredi, et les 1700 cheminots du transporteur ferroviaire ont quitté le travail peu après. Le CN veut imposer une hausse salariale de 1,5% et hausser les limites de kilométrage de ses ingénieurs.

Par le biais de médiateurs fédéraux, le syndicat a offert, tard samedi soir, de soumettre la partie salariale du différend à l'arbitrage, d'ici à ce que les autres questions en litige aient été réglées. Néanmoins, le directeur des communications du CN, Mark Hallman, a indiqué, hier , que le transporteur ferroviaire avait examiné l'offre et estimait qu'elle était déraisonnable.

M. Hallman a expliqué que «cette proposition ne mettrait pas fin à la grève». La direction réclame du syndicat qu'il soumette toutes les questions en litige à l'arbitrage et non seulement celle des salaires.

Selon le gouvernement Harper, le CN joue «un rôle essentiel dans l'économie canadienne». Le Canada dépend des 20 000 km de voies ferrées du CN pour le transport des produits agricoles de l'Ouest canadien, des produits de l'automobile de l'Ontario, des produits forestiers du Québec et du pétrole, des produits chimiques et des métaux de l'Est canadien. Les grands ports du Canada dépendent du CN pour l'envoi d'une partie ou de la totalité de leur fret.

Avec la Presse Canadienne