Le gouvernement fédéral a dépensé plus de 100 000 $ pour tenir une conférence d'une heure, en juin, afin de faire le point sur son programme de relance de l'économie ravagée par la récession.

Des factures obtenues par La Presse Canadienne en vertu des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information permettent d'apprendre que les contribuables ont payé 108 000 $ pour la rencontre, ayant eu lieu à Cambridge, en Ontario.

Plutôt que le délicat exercice de transparence gouvernementale que les libéraux espéraient, l'événement du 11 juin a pris la forme d'un rassemblement politique à l'intention des fidèles du Parti conservateur du Canada (PCC).

Les adversaires des conservateurs affirment que cette conférence n'a été qu'un exemple de plus de la tendance du PCC à dépenser l'argent des contribuables à des fins partisanes.

La rencontre de Cambridge était la deuxième des quatre mises au point réclamées par les libéraux, en janvier, en échange de leur soutien aux mesures budgétaires adoptées par les conservateurs afin de lutter contre la récession.

Le premier ministre Stephen Harper a relevé le défi des libéraux, mais au lieu de faire le point à la Chambre des communes, il a décidé de transformer l'exercice en spectacle audiovisuel donné à l'extérieur de la capitale.

«Je ne vois pas pourquoi ils n'auraient pas pu faire ça normalement et présenter ce rapport au Parlement, ce qui n'aurait rien coûté du tout», a affirmé le porte-parole du Parti libéral du Canada (PLC) en matière de finances, John McCallum.

M. Harper a tenu une autre présentation tape-à-l'oeil, le mois dernier, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Sa dernière mise au point sur l'économie est prévue en décembre.

Les responsables de M. Harper n'ont pas encore indiqué à quel endroit serait présenté le dernier rapport. Ils ont toutefois défendu le droit du premier ministre à dépenser l'argent des contribuables pour porter son message aux électeurs là où ils habitent.

«Le premier ministre a la responsabilité de voyager à travers le pays et malgré ce que pensent les médias d'Ottawa, le Canada est beaucoup plus grand qu'Ottawa, et une partie du travail du premier ministre est de rendre visite aux Canadiens de toutes les régions du pays», a indiqué, dimanche, le porte-parole de M. Harper, Dimitri Soudas.