Sans surprise, c'est le député de Westmount et ancien astronaute, Marc Garneau, qui a été choisi par le chef libéral Michael Ignatieff pour devenir le prochain représentant du parti au Québec, en remplacement de Denis Coderre, qui a claqué la porte la semaine dernière.

Après plusieurs jours de rumeurs, M. Ignatieff l'a confirmé aux médias mercredi midi, présentant M. Garneau comme «un héros canadien, un collègue et un ami».Le député d'Honoré-Mercier, Pablo Rodriguez, dont le nom avait aussi circulé en tant que possible lieutenant, devient pour sa part président du caucus des députés du Québec, poste qu'occupait M. Garneau.

Volte-face

Après le départ fracassant de son lieutenant québécois, M. Ignatieff avait d'abord affirmé qu'il ne nommerait pas de remplaçant à M. Coderre, avant de se raviser et de choisir M. Garneau. La constitution du parti prévoit en effet qu'un «représentant du chef» doit être membre du comité exécutif du PLC au Québec.

«Je ne me compare pas avec M. Coderre. Moi, je suis Marc Garneau, je fais les choses à ma façon, avec humilité, avec persévérance, avec discipline, avec ouverture. C'est ce que je vais faire», a souligné le nouveau représentant, jugeant qu'il sera à la fois le porte-parole du chef au Québec, mais aussi les yeux et les oreilles de M. Ignatieff.

«Mon rôle est d'être à l'écoute des Québécois et de m'assurer que leurs intérêts soient présentés à notre chef pour qu'il soit bien informé», a expliqué le député à l'issue de la période de questions. Les derniers sondages démontrent que le Parti libéral peine à augmenter ses appuis au Québec.

«Il ne sera pas sur la même orbite que M. Coderre», a pour sa part commenté le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, au sujet du style passablement différent du nouveau lieutenant.

Déclarations controversées

Premier Canadien à aller dans l'espace, M. Garneau a été élu pour la première fois à la Chambre des communes aux dernières élections, en octobre 2008. Il avait toutefois été candidat en 2006 dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges. Sa campagne avait alors été marquée par des déclarations controversées qui avaient mis son parti dans l'embarras. M. Garneau avait notamment comparé la souveraineté du Québec à l'invasion de l'Irak par les États-Unis. Il avait aussi affirmé qu'il quitterait le Québec si la province devenait un pays. La députée sortante du Bloc québécois, Meili Faille, avait finalement maintenu son siège et fait mordre la poussière au candidat-vedette du PLC.

M. Garneau était par la suite resté très actif dans le parti au Québec. Lors de la course à la direction du parti de l'automne 2006, il s'était rangé derrière Michael Ignatieff, alors que c'est plutôt Stéphane Dion qui avait été élu chef du Parti libéral du Canada.

Le poste qu'occupe maintenant l'ancien astronaute aura toutefois moins d'envergure que celui qu'occupait M. Coderre. Un organisateur en chef, non élu, devrait être nommé sous peu pour compléter l'équipe sur le terrain.

«On ne va pas tarder, parce qu'il y a les partielles, et on a beaucoup de choses à faire», a dit M. Ignatieff, mercredi.

Élections complémentaires

Le Parti libéral a confirmé seulement en milieu de semaine les candidats aux élections complémentaires du 9 novembre dans deux circonscriptions québécoises. Dans Hochelaga, une forteresse bloquiste, c'est un spécialiste des ONG caritatives (Alternatives, SUCO, Oxfam), professeur à temps partiel à Concordia et à l'Université d'Ottawa, Robert David, qui sera candidat libéral. Le candidat libéral dans Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup sera Marcel Catellier, un retraité du ministère des Ressources naturelles et maire de Cap-Saint-Ignace, petite municipalité de la région.

Le chef a par ailleurs nommé le député britanno-colombien Ujjal Dosanjh au poste de critique en matière de défense nationale, après la démission de M. Coderre. Redevenu simple député, ce dernier est absent de la Chambre des communes depuis qu'il a quitté ses fonctions de lieutenant, le 28 septembre dernier. À son bureau d'Ottawa, on assure que M. Coderre se trouve à Montréal, au chevet de son père qui a subi une opération récemment. Sur sa page Facebook, le bouillant député n'a fait aucune intervention depuis dimanche. Il avait alors affirmé qu'il serait de retour à Ottawa après l'Action de grâce.

La Chambre des communes faisant relâche la semaine prochaine, le député devrait donc être de retour le 19 octobre seulement. Comme les parlementaires ne siégeaient pas non plus la semaine du 21 septembre, M. Coderre n'aura pas mis les pieds au parlement depuis un mois.