Même s'il a refusé d'être clair sur ses intentions, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, a laissé entendre que son parti assurerait la survie du gouvernement Harper, cette semaine. Reste maintenant à savoir quelle stratégie ses députés adopteront au moment du vote, jeudi.

À l'instar des derniers jours, M. Layton a réitéré mercredi que son parti était «plus déterminé que jamais» à s'assurer qu'un projet de loi conservateur, qui prévoit de nouvelles mesures d'aide aux chômeurs, soit adopté. Plutôt que de plonger le pays en élections, le NPD veut permettre aux Canadiens sans emploi d'avoir accès à l'argent promis.

«Je vais considérer les options, parce que le caucus m'a donné ses idées. Et on verra demain (jeudi)», a-t-il indiqué, à la sortie de la réunion hebdomadaire de ses députés.

«Nous n'allons certainement pas permettre qu'une motion du Parti libéral bloque un milliard de dollars, que les Canadiens sans emploi comptent sur nous pour leur acheminer», a-t-il toutefois certifié.

Le projet de loi déposé il y a une dizaine de jours prévoit prolonger de cinq à 20 semaines les prestations d'assurance-emploi des travailleurs de longue date. La législation, au coût de 935 millions $, viendrait en aide à 190 000 chômeurs, selon les conservateurs.

Pas question, donc, de se ranger du côté du Parti libéral et du Bloc québécois lors du vote sur une motion de censure déposée par les libéraux. L'appui d'un seul parti suffit pour maintenir le gouvernement de Stephen Harper au pouvoir.

Le chef du NPD étudie maintenant les différentes stratégies auxquelles il pourrait avoir recours pour assurer la survie du gouvernement. Les troupes néo-démocrates pourraient voter contre la motion libérale, s'absenter au moment du vote, demeurer en Chambre mais s'abstenir de voter, ou encore appuyer la motion mais en nombre insuffisant pour faire tomber le gouvernement, a-t-on expliqué au parti.

Le gouvernement Harper n'est toutefois pas sorti du bois, puisque les partis d'opposition disposent encore de six journées d'opposition cet automne. Le Parti libéral et le Bloc québécois pourraient donc présenter de nouvelles motions de censure. Et le NPD n'a pas assuré un appui inconditionnel aux conservateurs.

Si une question de confiance se rapportait, par exemple, à l'harmonisation de la taxe de vente, M. Layton a été catégorique à l'effet que ses troupes s'y opposeraient sans aucun doute.

«Nous allons aborder le Parlement enjeux par enjeux. Nous allons essayer de le faire fonctionner (...) Nous allons continuer d'essayer de faire avancer des initiatives», a annoncé le chef néo-démocrate.