À l'occasion du dévoilement de son programme économique, le chef libéral Michael Ignatieff a affirmé lundi que le Canada n'avait plus les moyens de se payer un gouvernement conservateur et a promis qu'il n'augmenterait pas les taxes pour éliminer le déficit grandissant du pays.

À l'occasion d'un discours prononcé devant la Chambre de commerce de Toronto, lundi, M. Ignatieff a ajouté qu'après quatre années de pouvoir conservateur sous la direction de Stephen Harper, la situation économique du pays s'était empirée. Il s'est dit attristé du fait que ce gouvernement avait pour seule ambition celle de demeurer au pouvoir.

«Comment peut-on soutenir un gouvernement qui se satisfait d'accomplir si peu de choses?», a-t-il demandé.

Selon Michael Ignatieff, Stephen Harper a induit en erreur les Canadiens au sujet de la taille du déficit fédéral, et ce, même avant que les conservateurs confirment qu'un déficit de 32 milliards de dollars était prévu pour l'année. Les prédictions sont ensuite passées à 50 milliards de dollars, avant de «gonfler» à 56 milliards, a ajouté le chef libéral.

«Comment une opposition crédible peut-elle supporter un gouvernement à qui l'on ne peut pas faire confiance au sujet des finances publiques du pays», a questionné M. Ignatieff, avant d'ajouter que le contrôle des dépenses n'était pas suffisant, à lui seul, pour se sortir du fouillis laissé par M. Harper.

Micheal Ignatieff a également promis qu'un gouvernement libéral n'augmenterait pas les taxes alors que la reprise économique est si fragile. «Nous ne proposerons pas une hausse des taxes dans notre programme au cours des prochaines élections», a-t-il réitéré.

M. Ignatieff a aussi accusé les conservateurs de favoriser leurs circonscriptions avec de l'argent du plan de relance économique, affirmant que les circonscriptions aux mains des partis de l'opposition recevaient un tiers moins d'argent que les conservatrices.

Les conservateurs ont démenti les allégations du chef libéral, en plus de discréditer son programme économique, arguant que celui-ci manquait de crédibilité.

Selon le ministre d'État aux Sciences et Technologies, Gary Goodyear, Michael Ignatieff a deux plans. Le premier consiste à déclencher immédiatement des élections à un moment «crucial» pour l'économie canadienne et le second est de hausser les taxes, «la pire chose que l'on peut faire dans un pays lors d'une reprise économique», a ajouté M. Goodyear.

Michael Ignatieff a soutenu qu'un gouvernement libéral en ferait davantage pour protéger les emplois canadiens, dépenserait plus d'argent dans la recherche et le développement et attirerait davantage d'investissements privés pour les entreprises canadiennes de biotechnologies et de hautes technologies.

Il a également dit que le gouvernement conservateur avait investi moins d'argent dans les énergies renouvelables que l'état de l'Alaska.