Brian Mulroney s'est dit fier de son bilan de premier ministre, jeudisoir, à l'occasion d'une fête organisée en son honneur. Il a toutefois reconnu ses «erreurs de jugement», faisant vraisemblablement référence à la controverse entourant ses liens avec l'homme d'affaires allemand Karlheinz Schreiber.

La soirée s'est tenue dans un hôtel montréalais pour commémorer le 25e anniversaire de l'élection du gouvernement conservateur de M. Mulroney, en 1984. Quelque 1500 personnes y ont assisté, dont de nombreux ministres conservateurs et l'ex-premier ministre du Canada Joe Clark.

Brian Mulroney a prononcé un long discours sur sa vision du leadership. Il a rappelé les réalisations de son gouvernement, dont la tentative de réintégrer le Québec dans le giron constitutionnel et l'adoption de l'accord de libre-échange avec les États-Unis.

Puis, sans mentionner l'affaire Schreiber, Brian Mulroney a abordé ses erreurs de parcours, visiblement ému.

«Vous êtes familiers avec quelques-unes de mes erreurs de jugement, a-t-il déclaré. Dans les mots d'une vieille ballade anglaise : je suis blessé, mais je ne suis pas mort. Je vais m'étendre et saigner un moment. Puis je vais me relever et me battre encore.»

La foule l'a chaudement applaudi.

Rien sur Harper

Dans son discours, Brian Mulroney a salué le président américain Barack Obama et sa tentative de faire adopter un projet d'assurance maladie.

Or, M. Mulroney n'a pas mentionné le nom du premier ministre conservateur Stephen Harper. Il faut dire que la relation entre les deux hommes est tendue depuis que M. Harper a ordonné à son cabinet de couper les ponts avec M. Mulroney dans la foulée de l'enquête publique sur l'affaire Schreiber.

Stephen Harper a pourtant tendu la main à son prédécesseur jeudipar l'intermédiaire d'un court message de félicitations enregistré sur vidéo. Le premier ministre n'a pu assister à la fête en personne puisqu'il se trouvait à New York. Sa femme, Laureen, était cependant présente.

Malgré tout, Brian Mulroney a réitéré sa foi envers le Parti conservateur.

«C'est le parti qui a le pouvoir et le courage nécessaires pour perpétuer la splendide tradition de garder le Canada sur le chemin qui mène à la prospérité, au respect et au succès», a-t-il conclu.

M. Mulroney a reçu des hommages de plusieurs anciens ministres, collaborateurs et proches. L'ancien président américain George Bush père s'est notamment adressé à lui par l'entremise d'une vidéo, le qualifiant de «premier ministre formidable».

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, qui coprésidait la soirée, lui a lui aussi rendu hommage. «M. Mulroney a fait preuve d'un leadership qui aura permis au Canada de progresser», a déclaré Jean Charest, qui a été ministre conservateur sous Brian Mulroney.