Les députés reviennent à la Chambre des communes lundi pour reprendre le boulot après deux mois et demi de congé. Mais tous savent que leur séjour à Ottawa sera de courte durée. Des élections sont inévitables. Le gouvernement minoritaire de Stephen Harper pourrait tomber dès vendredi.

Le chef du NPD, Jack Layton, qui presse le premier ministre Stephen Harper de mettre de l'eau dans son vin depuis plusieurs jours afin d'éviter un quatrième scrutin fédéral en cinq ans, s'est rendu à l'évidence au cours de la fin de semaine. L'impasse entre le gouvernement minoritaire conservateur et les trois partis de l'opposition est totale. Les électeurs devront trancher.

M. Layton doit prononcer un discours ce matin devant son caucus pour expliquer les priorités de son parti en cette journée de rentrée parlementaire. Mais même s'il souhaite faire fonctionner le Parlement, «il ne faut pas se bercer d'illusions. Nous sommes à la veille d'élections, même si nous n'en sommes pas encore tout à fait là», doit affirmer M. Layton à ses troupes, selon ce qu'a appris La Presse.

Une source néo-démocrate a indiqué hier soir qu'aucune discussion ou pourparlers n'a eu lieu entre des émissaires du gouvernement Harper et les dirigeants du NPD pour trouver un terrain d'entente. «Cela nous laisse croire qu'ils veulent aussi des élections», a indiqué cette source.

Le Parti libéral, le Bloc québécois et le NPD auront d'ailleurs l'occasion de mettre fin au règne du gouvernement Harper dès vendredi. Les conservateurs comptent mettre aux voix une «motion de voies et moyens». Il s'agit d'un vote de confiance puisqu'il vise à mettre en oeuvre des mesures budgétaires, dont notamment le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Si le gouvernement perd ce vote, des élections auront lieu le lundi 26 octobre.

Selon des informations qui circulaient hier soir, le ministre des Finances, Jim Flaherty, pourrait aussi déposer son troisième rapport trimestriel sur l'état de l'économie vendredi. Ce rapport serait aussi incorporé dans la motion de voies et moyens pour être adopté.

Les libéraux de Michael Ignatieff, qui ont provoqué il y a deux semaines cette valse rapide vers un autre scrutin, ont continué leur offensive charme auprès des électeurs en fin de semaine.

Ils ont lancé une nouvelle série de publicités hier sur le site du Parti libéral et la page Facebook de Michael Ignatieff. L'une des publicités traite de l'économie. Le chef libéral y affirme que près d'un demi-million de Canadiens ont perdu leur emploi depuis le début de la récession. Il souligne aussi l'importance de conquérir de nouveaux marchés.

M. Ignatieff doit poursuivre aujourd'hui sa croisade en faveur d'une campagne électorale ; il prononcera un discours devant le Canadian Club expliquant sa vision sur l'économie.

De leur côté, les conservateurs chercheront cette semaine à projeter l'image d'un gouvernement qui s'attelle à la tâche de gérer les affaires de l'État en présentant de nouvelles mesures relatives à l'assurance emploi et un projet de loi pour sévir contre les bandits à cravate.