Ottawa portera en appel la décision controversée d'accorder l'asile à un Sud-Africain blanc sous prétexte qu'il est persécuté par ses compatriotes noirs.

«Nous pensons qu'il se peut qu'il y ait des erreurs dans la décision», a dit jeudi Kelli Fraser, porte-parole de Citoyenneté et Immigration Canada.

La Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) a suscité un tollé en Afrique du Sud, cette semaine, en accordant l'asile politique à Brandon Huntley, 31 ans. Qualifiant cette décision de «raciste», Pretoria avait réclamé qu'Ottawa demande une révision.

L'appel a été entendu. Le gouvernement fédéral déposera sous peu une demande d'autorisation à la Cour fédérale afin de contester la décision de la CISR.

Kelli Fraser n'a pas expliqué les raisons qui a poussé Ottawa à faire ce choix. Elle n'a pas précisé non plus les éléments de la décision que le gouvernement souhaite contester. «Nous communiquerons notre position plus amplement quand nos arguments seront devant la Cour fédérale», a-t-elle dit.

Le processus d'appel sera long. La Cour fédérale prend généralement entre quatre et six mois pour décider si elle entendra la cause ou non. Il faut compter plusieurs autres mois avant qu'une décision ne soit rendue. Il est à noter que la révision portera uniquement sur des points de procédures, et non sur le fond de l'affaire.

Brandon Huntley, qui vit aujourd'hui à Ottawa, a demandé l'asile au Canada, affirmant avoir été victime de sept agressions en Afrique du Sud, au cours desquelles il a été qualifié de «colon» et de «chien blanc». Il n'a jamais rapporté ces attaques à la police par manque de confiance.