Maxime Bernier qualifie de «tendancieux et sensationnaliste» un article paru dans le quotidien Le Devoir, jeudi matin, et qui dévoile le contenu des documents oubliés par le député conservateur de Beauce chez son ancienne conjointe, Julie Couillard, alors qu'il était ministre des Affaires étrangères.

Selon le journal, les documents sont une véritable mine d'informations dont la divulgation risquerait de porter préjudice à la défense et à la politique étrangère du Canada et de ses alliés et de fournir des renseignements cruciaux à leurs ennemis.

Ils permettent en outre d'avoir une vue d'ensemble sur la façon dont le gouvernement canadien conçoit ses rapport avec le monde. On y trouve ainsi des notes préparatoires pour des rencontres et réunions de haut niveau, et un cahier d'information sur le sommet de l'OTAN qui a eu lieu en avril 2008 à Bucarest. Les notes et le cahier comptent chacun une page de couverture sur laquelle est apposée la mention «Secret».

L'ancien ministre des Affaires étrangères conteste l'importance accordée à ces documents par le quotidien montréalais. Dans son site web personnel, il rappelle que «lors de l'enquête indépendante qui a suivi l'incident, la Direction de la sécurité et du renseignement du Bureau du Conseil privé a examiné les documents et (conclut que) leur divulgation n'aurait pas causé un préjudice important à l'intérêt national».

M. Bernier estime donc qu'il n'y a «rien de nouveau dans cette nouvelle. Il s'agit de la simple interprétation d'un journaliste, qui n'offre rien de concret et de précis pour étayer ses affirmations».

Au total, les documents que M. Bernier a oubliés chez Mme Couillard font 560 pages. Dans les versions obtenues par Le Devoir, des paragraphes entiers, parfois même des pages entières, ont été censurés.

Selon Le Devoir, le gouvernement a considéré, dans la plupart des cas, que les informations qu'il a décidé de censurer pouvaient nuire aux affaires internationales et à la défense du Canada, qu'elles ont été obtenues de manière confidentielle auprès d'autres gouvernements ou organisations ou qu'elles concernent des informations personnelles ou des activités des membres de l'exécutif canadien.

Les documents portent entre autres sur l'élargissement de l'OTAN aux pays des Balkans, sur la lutte contre le terrorisme, sur les prisonniers afghans, la défense antimissile, le contrôle des armements, le conflit israélo-palestinien, la situation en Ukraine, la présence d'Al-Qaeda au Pakistan et la position du Canada vis-à-vis du Dalaï Lama et le nucléaire iranien.

Le Devoir souligne que, normalement, le gouvernement a 30 jours pour répondre à une demande d'accès à l'information, mais que dans ce cas, il aura fallu plus d'une année pour obtenir des copies des documents demandés.

Les documents réclamés au ministère des Affaires étrangères ont dû être envoyés au Bureau du Conseil privé ainsi qu'au ministère de la Défense nationale pour être examinés avant d'être remis au journal.

Le Devoir a ajouté que, si les versions qu'il a reçues ont été censurées pour faire disparaître les informations jugées sensibles, les documents originaux oubliés chez Julie Couillard ne l'étaient pas et pouvaient donc être librement consultés par Mme Couillard ou par d'autres personnes pouvant se trouver chez elle.