Des ministres du gouvernement Harper ont profité des dernières nouvelles encourageantes sur l'état de santé de l'économie canadienne afin de presser les libéraux réunis en caucus à Sudbury de ne pas déclencher d'élections cet automne.

Les députés, sénateurs et stratèges du Parti libéral sont dans la ville du nord de l'Ontario pour les trois prochains jours, où ils pourraient décider s'ils feront tomber le gouvernement conservateur dans les semaines à venir.

Mais au premier jour de leur réunion importante, Statistique Canada a rapporté ce matin que le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,1% au mois de juin au Canada sur une base mensuelle. Il s'agit de la première hausse d'un mois à l'autre depuis juillet 2008 et d'un autre signe de reprise économique.

À Ottawa, des ministres importants du gouvernement Harper ont profité de la publication de pour lancer une autre offensive de relations publiques pour convaincre les libéraux de Michael Ignatieff à renoncer à l'idée de provoquer des élections.

Le ministre des Transports, John Baird, a soutenu qu'il y a des signes encourageants démontrant que l'économie canadienne commence à reprendre du poil de la bête. Il a soutenu que la dernière chose dont le pays a besoin, à l'heure actuelle, est la tenue d'une autre élection fédérale qui pourrait miner le progrès accompli jusqu'ici.

«Je peux vous dire que la dernière chose dont le pays a besoin en ce moment est une élection inutile, moins d'un an après le dernier scrutin. Ce serait irresponsable d'interrompre le travail important que nous sommes en train de faire pour relancer l'économie», a affirmé le ministre Baird en conférence de presse.

Dans une entrevue accordée à La Presse, le ministre Denis Lebel, responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour le Québec, a affirmé que les Canadiens ne veulent pas d'élections. Ils veulent que les gouvernements adoptent des mesures pour contrer la crise économique.

«Il faut qu'ensemble on travaille pour essayer de contrer les impacts de la crise économique», a lancé Denis Lebel, ministre d'État responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.

«Oui, on voit poindre à l'horizon une certaine lueur d'espoir, on voit bien les chiffres qui sont sortis aujourd'hui encore sur le PIB... Mais il ne faut pas prendre cela pour acquis. C'est une reprise fragile et elle peut être provisoire. L'année prochaine s'annonce encore difficile pour l'économie, autant canadienne que mondiale », a-t-il ajouté.

Selon M. Lebel, il serait irresponsable de la part des partis de l'opposition de déclencher des élections dans de telles circonstances. «Ce n'est pas le temps de l'intérêt des partis; c'est le temps de l'intérêt suprême de la population canadienne», a-t-il dit.

La hausse de 0,1% annoncée lundi par Statistique Canada est inférieure aux prévisions des analystes du secteur privé qui s'attendaient à une hausse de 0,2%. Mais cette augmentation n'a pu compenser la tendance baissière observée dans les mois précédents, donnant comme résultat pour le trimestre d'avril à juin une baisse de 0,9% par rapport au trimestre précédent pour lequel un recul de 1,6% avait été enregistré.

Sur une base annualisée, le PIB au deuxième trimestre a reculé de 3,4%, contre 6,1% au premier trimestre.

En juin, les secteurs de l'extraction pétrolière et gazière, du commerce de gros ainsi que des agents et courtiers immobiliers ont contribué le plus à la croissance du PIB. Les activités du commerce de détail, de la finance et de l'administration publique ont également augmenté. Par contre, les baisses du secteur de l'extraction de minerais métalliques, de la fabrication, et, dans une moindre mesure, de la construction ont fait contrepoids.

Avec la Presse canadienne