Les conservateurs de Stephen Harper ont accentué hier leur offensive visant à braquer l'opinion publique contre les libéraux de Michael Ignatieff, qui veulent provoquer des élections fédérales à l'automne.

Le président du caucus conservateur du Québec, Steven Blaney, a envoyé hier une lettre ouverte aux médias dans laquelle il soutient qu'une campagne électorale de 36 jours à partir du mois d'octobre paralyserait le gouvernement fédéral pendant des semaines au moment où l'économie commence à peine à aller mieux.

 

Cette sortie de M. Blaney s'ajoute aux multiples entrevues qu'ont accordées plusieurs ministres du gouvernement Harper au cours des derniers jours afin de critiquer les intentions des libéraux de Michael Ignatieff.

Les libéraux ont l'intention de déposer une motion de censure contre le gouvernement le 30 septembre. Cette motion, que comptent appuyer le Bloc québécois et le NPD, provoquerait des élections qui auraient lieu le 9 ou le 16 novembre. Il s'agirait du quatrième scrutin en cinq ans. Chaque scrutin fédéral coûte quelque 300 millions de dollars.

«Nous ne voulons pas d'élections cet automne. Le premier ministre n'en veut pas. Le caucus n'en veut pas. Personne n'en veut. Ce n'est pas le temps d'avoir d'autres élections au moment où l'économie commence à peine à reprendre du poil de la bête», a affirmé une source conservatrice sous le couvert de l'anonymat.

Les stratèges conservateurs estiment que la meilleure arme pour dissuader les libéraux de provoquer la chute du gouvernement est de rallier l'opinion publique.

Dans sa lettre envoyée aux médias, M. Blaney dénonce ainsi les propos de Michael Ignatieff, cités par Le Devoir cette semaine, selon lesquels des élections à l'automne «ne créeraient aucune instabilité».

«M. Ignatieff évalue mal les répercussions d'un scrutin cet automne. Avec le contexte économique mondial que nous connaissons, notre gouvernement a prévu des sommes considérables qui stimulent notre économie afin que nous puissions sortir de la récession mondiale plus forts que jamais», affirme M. Blaney.

«Or, tout déclenchement d'élections cet automne fermerait les valves de l'administration publique qui applique le plan d'action économique du Canada. En plongeant le pays en élection cet automne, M. Ignatieff est prêt à retarder la mise en oeuvre du plan d'action économique qui nous permet de constater une amélioration de l'économie canadienne. Mais le travail n'est pas terminé, cette lueur d'espoir peut être facilement éclipsée par l'instabilité qu'apporte une élection», ajoute-t-il.

Stephen Harper a aussi affirmé à plusieurs reprises qu'un scrutin à l'automne pourrait mettre en péril la timide reprise économique.

M. Harper répétera vraisemblablement ce message aujourd'hui à Québec, où il annoncera en compagnie de la ministre des Affaires intergouvernementales, Josée Verner, et du ministre d'État responsable du développement régional au Québec, Denis Lebel, un investissement d'Ottawa pour améliorer les installations sportives de l'Université Laval.