Brian Mulroney souhaite que la soirée commémorant le 25e anniversaire de son accession au pouvoir soit axée sur la célébration et la réconciliation.

Commentant publiquement pour la première fois la division qui règne au sein du Parti conservateur du Canada, M. Mulroney a exhorté les conservateurs à demeurer unis.

Lors d'une entrevue accordée mercredi à La Presse Canadienne, l'ancien premier ministre canadien a affirmé qu'il était temps de mettre de côté les différences et de travailler main dans la main.

«C'est dans l'intérêt de tous les conservateurs (...) de s'unir et d'appuyer des idées communes», a-t-il plaidé.

M. Mulroney était au coeur d'un différend qui a surgi entre la haute direction du Parti conservateur et certains sympathisants de l'ancien premier ministre, qui estimaient que l'ancien chef progressiste-conservateur avait été traité de manière mesquine par le parti. M. Mulroney espère maintenant qu'une fête organisée en son honneur aidera à panser les blessures.

Le 18 septembre, un groupe d'amis, dont le premier ministre Jean Charest et des députés fédéraux, se réunira à Montréal pour souligner le triomphe du Parti conservateur, le 4 septembre 1984.

L'ancien premier ministre a dit avoir hâte à l'événement, auquel seront présents le député Maxime Bernier et son père, Gilles Bernier, qui a été un membre de l'équipe de M. Mulroney. Les ministres conservateurs Jean-Pierre Blackburn, Greg Thompson, Peter MacKay, Lawrence Cannon et Jim Prentice devraient également être de la fête.

«Il s'agit d'une soirée d'amitié, alors tout le monde est le bienvenu!», a lancé M. Mulroney, qui s'attend même à y rencontrer d'anciens libéraux.

Mais rien n'indiquait, mercredi après-midi, que Stephen Harper participerait à l'événement.

«Je ne sais pas quels sont ses plans», a répondu M. Mulroney, lorsqu'il a été interrogé sur la présence possible du chef conservateur.

Tard mercredi, le bureau du premier ministre a confirmé que Laureen Harper participera à la soirée au nom de son mari. Mais M. Harper n'y sera pas puisqu'il doit effectuer un voyage de deux jours aux États-Unis durant lequel il rendra visite au président Barack Obama.

«Il s'agit d'un anniversaire mémorable qui permettra de rappeler une élection historique et la fin du règne libéral Trudeau-Turner», a déclaré le porte-parole de M. Harper, Dimitri Soudas.

«Aussi, Mme Harper sera présente. Malheureusement, le premier ministre sera à Washington, le 16 septembre, pour une rencontre avec le président Obama. Et le 17 (septembre), le premier ministre doit prononcer une allocution aux États-Unis»

M. Mulroney a ajouté qu'il comprenait que les premiers ministres avaient un emploi du temps chargé, puis il a refusé de discuter du froid entre lui et M. Harper.

Ce dernier n'a pas voulu dire s'il allait être des célébrations, mais il a permis à ses députés d'y participer.

M. Harper a exigé de ses députés de ne pas communiquer directement avec M. Mulroney tant et aussi longtemps que les liens d'affaires de l'ancien premier ministre avec le lobbyiste Karlheinz Schreiber faisaient l'objet d'une enquête.

Après cela, des membres de l'entourage de Stephen Harper avaient laissé entendre que M. Mulroney ne possédait plus de carte de membre du parti valide et qu'il n'était donc plus un conservateur.

Ce geste avait incité des alliés de M. Mulroney à riposter en laissant volontairement couler des informations sur des discussions privées au sein du parti. Outrés, certains alliés avaient déclaré qu'il s'agissait d'un geste de trop.

Durant l'entrevue, M. Mulroney a tenu à rappeler les succès de son organisation au Québec.

«Lorsque je suis devenu chef (en 1983), nous avions un député au Québec, a-t-il dit. À l'issue de notre première victoire, en 1984, nous avions 58 sièges, et 50 pour cent des suffrages. Ensuite, en 1988, nous avons gagné 63 des 74 sièges.»