Stephen Harper ne pourra compter sur l'appui du NPD pour assurer la survie de son gouvernement minoritaire conservateur à la Chambre des communes cet automne.

Alors que les libéraux menacent de déposer une motion de censure envers le gouvernement conservateur à la fin septembre, M. Harper a rencontré le chef du NPD, Jack Layton, hier, afin de discuter de dossiers qui devraient être traités en priorité à la reprise des travaux parlementaires, le 14 septembre.

 

Mais au terme de cette rencontre, les deux hommes sont restés bien campés sur leurs positions dans une foule de dossiers qui ont été abordés durant ce tête-à-tête. «M. Harper n'a pas l'intention de changer de direction», a affirmé M. Layton en conférence de presse après la rencontre.

Le chef du NPD a affirmé que le premier ministre ne semble toujours pas saisir l'ampleur de la gravité de la récession qui a frappé le pays. Il s'est aussi dit déçu du refus du gouvernement Harper de modifier sa politique dans le dossier de l'assurance emploi. Le NPD, le Bloc québécois et le Parti libéral pressent le gouvernement conservateur de ramener à 360 heures le seuil d'admissibilité dans l'ensemble du pays pour qu'une personne puisse obtenir des prestations d'assurance emploi. À l'heure actuelle, ce critère de 420 à 700 heures selon la région économique. « Ce qui m'a frappé, c'est qu'il ne semble vraiment pas comprendre l'ampleur du chômage qui continue d'empirer et l'urgence d'adopter de nouvelles mesures pour créer des emplois «, a affirmé M. Layton.

Il a aussi affirmé que des trois partis de l'opposition, le NPD était le moins susceptible d'accorder son soutien aux conservateurs pour leur permettre de se maintenir au pouvoir.

Motion de censure

Les libéraux de Michael Ignatieff comptent profiter d'une journée de l'opposition qui leur sera accordée le 30 septembre afin de déposer une motion de censure envers le gouvernement Harper. Si les libéraux obtiennent l'appui du NPD et du Bloc québécois, le gouvernement conservateur sera défait aux Communes et des élections générales auront lieu le 9 novembre ou le 16 novembre. Si des élections ont lieu cet automne, il s'agira du quatrième scrutin en cinq ans. Un scrutin fédéral coûte 300 millions de dollars aux contribuables.

Un porte-parole du premier ministre, Dimitri Soudas, a indiqué que la rencontre entre MM. Harper et Layton a été «cordiale». Toutefois, il a mis en doute les intentions du chef du NPD à moins de trois semaines de la rentrée parlementaire.

«Dans notre esprit, il est clair que le NPD veut travailler avec les libéraux et le Bloc québécois. M. Layton a demandé cette rencontre peut-être pour prétendre qu'il ne travaille pas avec ses partenaires de la coalition. Mais la réalité est que c'est exactement ce qu'il fait», a dit M. Soudas.

«À 79 reprises, M. Layton et son parti ont voté non-confiance envers le gouvernement, même quand les mesures que nous mettions en oeuvre étaient des mesure que le NPD demandait», a-t-il ajouté.

Il n'est pas prévu, pour le moment, que M. Harper rencontre les chefs des deux autres partis de l'opposition, soit le libéral Michael Ignatieff et le bloquiste Gilles Duceppe.