La situation des Canadiens qui se trouvent dans le pétrin à l'étranger préoccupe les partis d'opposition à Ottawa à un tel point qu'ils ont convoqué une réunion d'urgence du comité des affaires étrangères cette semaine.

Alors que les cas de ressortissants canadiens coincés dans les régions politiquement chaudes du globe semblent se multiplier, libéraux, bloquistes et néo-démocrates font front commun pour presser le gouvernement conservateur à en faire davantage pour eux.

Le comité, qui se réunira vraisemblablement mercredi, devra se pencher sur la façon dont sont gérés les dossiers des citoyens hors des frontières du pays, dans des régions souvent instables.

Ces derniers temps, des cas comme celui de Suaad Hagi Mohamud, cette Canadienne d'origine somalienne coincée au Kenya parce qu'on lui avait confisqué son passeport en prétendant qu'elle ne ressemblait pas à sa photo, ont défrayé les manchettes.

La députée bloquiste Francine Lalonde, qui siège au comité, explique qu'il était urgent de réunir les députés, qui ne se rencontrent normalement qu'en période de session parlementaire, puisque la sécurité de plus en plus de Canadiens était compromise à l'étranger.

«On a vu se multiplier les cas de citoyens canadiens éprouvant des problèmes à l'étranger et ne recevant pas l'aide consulaire des ambassades dont ils sont en droit de s'attendre», a-t-elle fait valoir en entrevue téléphonique.

Selon elle, le gouvernement «cherche à justifier son inaction plutôt que de venir en aide aux citoyens».

Le porte-parole libéral en matière d'affaires consulaires, Dan McTeague, déplore pour sa part que les conservateurs n'agissent afin de défendre les Canadiens à l'étranger que lorsqu'un tribunal le leur ordonne ou si l'inaction les place dans une situation embarrassante face aux médias.

Récemment, Abousfian Abdelrazik, un Canadien détenu sans accusation dans les prisons soudanaise, a pu revenir au pays le mois dernier grâce à un jugement indiquant que le gouvernement avait violé son droit constitutionnel de lui fournir les papiers nécessaires afin qu'il rentre au Canada.

Avant le jugement de la Cour, Ottawa avait systématiquement refusé de venir en aide à l'homme de 47 ans, réfugié à l'ambassade canadienne à Khartoum depuis plus d'un an.

«Ils agissent d'une façon que je trouve non seulement malheureuse, mais incompréhensible. On n'est pas là pour faire de la politique avec les personnes qui sont en danger, nous sommes là pour les aider», a souligné M. McTeague.

Il demande qu'un membre du cabinet de Stephen Harper rende des comptes au comité mercredi. On sait déjà que le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon ne pourra témoigner puisqu'il sera en Égypte, à l'occasion d'un voyage qui l'aura également amené en Turquie.

L'opposition a demandé le rappel de quelques comités ces derniers jours, notamment celui de la santé pour discuter de la grippe A(H1N1), celui des ressources naturelles pour parler de la crise des isotopes médicaux et celui de l'agriculture au sujet de la listériose.