Le Canada se retirera de la production d'isotopes médicaux, a annoncé le premier ministre, Stephen Harper, en conférence de presse mercredi.

Le pays produit présentement le tiers des isotopes médicaux de la planète, avec son réacteur nucléaire de Chalk River, en Ontario. Les isotopes médicaux sont utilisés pour la détection de cancers et de maladies cardiaques.

Mais le réacteur ontarien d'Energie atomique du Canada (EACL) se fait vieux et il a été fermé, à la mi-mai, pour une période que le gouvernement fédéral estime désormais de trois mois.

M. Harper a affirmé qu'il prévoyait maintenir le réacteur en fonction aussi souvent que possible, tout en travaillant avec les provinces et des pays étrangers pour développer d'autres sources de traitement.

Mais le premier ministre a été clair: il faudra trouver des solutions de rechange avant que le réacteur ne soit fermé - ce qui risque d'arriver vers 2016.

Des fonctionnaires ont en effet laissé savoir que le gouvernement planifiait prolonger le mandat de Chalk River jusqu'à 2016. D'autres pays, des installations de recherche, des nouvelles technologies ou des industries privées pourront alors contribuer à répondre à la demander mondiale en isotopes médicaux.

M. Harper, qui se trouvait aux côtés du président colombien Alvaro Uribe lors d'une conférence de presse portant sur l'adoption au Parlement d'un éventuel accord de libre-échange avec le pays, a souligné que la décision avait été difficile à prendre, mais qu'il prévoyait que le Canada ne fasse plus partie de l'industrie.

Le gouvernement conservateur a décidé, l'an dernier, de mettre fin à un programme qui visait le remplacement des vieux réacteurs nucléaires NRU, comme celui de Chalk River, par des réacteurs de technologie Maple.

Puisque le programme avait déjà coûté des centaines de millions de dollars au gouvernement, sans jamais produire un seul isotope, Ottawa a donc décidé d'investir son argent pour réparer le réacteur de Chalk River, afin de le maintenir en fonction plus longtemps, le temps que d'autres sources soient disponibles, a expliqué le premier ministre.

M. Harper a par ailleurs reconnu que le réacteur ontarien était très vieux, qu'il aurait forcément d'autres problèmes, et que ses activités ne sont pas toujours fiables et prévisibles.