Le Parti libéral a continué à laisser planer la possibilité d'élections printanières, voire estivales, hier, malgré les changements annoncés au système d'assurance emploi par le gouvernement Harper.

La ministre des Ressources humaines, Diane Finley, a confirmé que le gouvernement verserait 500 millions de dollars pour l'aide à la transition et à la formation de chômeurs. La mesure en deux temps, déjà rendue publique dans le dernier budget, profiterait à près de 50 000 travailleurs.

 

Mais selon les partis de l'opposition à Ottawa, il ne s'agit que d'une annonce recyclée et qui rate complètement la cible. Le NPD, le Bloc québécois et le Parti libéral préféreraient que le gouvernement améliore l'admissibilité au programme, entre autres choses.

«Ils ne cessent de réannoncer des projets d'assurance emploi qui ne touchent pas aux vrais problèmes, a dénoncé le chef libéral, Michael Ignatieff. Le vrai problème, c'est l'admissibilité.»

Le PLC presse le gouvernement Harper pour qu'il établisse un seuil d'admissibilité de 360 heures de travail partout au pays. À l'heure actuelle, le seuil établi pour avoir droit aux prestations varie de 420 à 700 heures, selon les différentes zones.

M. Ignatieff a déjà indiqué qu'il serait prêt à faire tomber le gouvernement sur cette question. Il n'a pas changé de discours, hier, quand une journaliste lui a demandé s'il pouvait envisager la possibilité de déposer une motion de défiance.

«Je peux entrevoir cette possibilité et je peux entrevoir cette possibilité dans un proche avenir», a-t-il dit, restant tout de même prudent dans le choix de ses mots.

«Mais je veux être clair, a-t-il ajouté. J'essaie de faire fonctionner le Parlement pour les Canadiens, premièrement. Et deuxièmement, j'essaie d'obtenir des améliorations à l'assurance emploi pour tous les Canadiens.»

Le Bloc et le NPD plus prudents

Le Parlement a repris ses travaux, hier, une dernière ligne droite avant les vacances estivales. Le Parti libéral espère d'ici là amener le gouvernement à apporter des changements à l'aide aux chômeurs. L'un des moyens d'y parvenir serait de le forcer par le moyen d'une motion de défiance, présentée au moment de sa prochaine journée d'opposition.

Mais il n'est pas certain que les autres partis appuient cette initiative. Hier, ni le Bloc québécois ni le NPD ne se sont avancés en ce sens.

«Tout est possible, mais moi je préfère avoir des résultats pour les gens et on va continuer de faire pression pour ça», a déclaré le chef néo-démocrate, Jack Layton. Il demande aux autres partis de voter la semaine prochaine en faveur d'un projet de loi privé qui énonce les demandes de sa formation.

«La question, ce n'est pas d'avoir le goût ou pas, a quant à lui expliqué Gilles Duceppe. C'est quelle question sera posée, puis est-ce qu'on est en faveur de la proposition ou non? Si on est en faveur, on l'appuie. Si on ne l'est pas, on est contre.»

Le gouvernement doit accorder trois de ces journées d'opposition avant la pause estivale, une à chaque parti. On ignore toutefois quand il le fera. Plusieurs sont d'avis qu'il attendra jusqu'à la toute dernière minute, dans l'espoir de couper l'appétit électoral de ses adversaires.