La députée fédérale Ruby Dhalla, plongée dans une controverse après que des aides domestiques se furent plaintes des mauvais traitements qu'elles auraient reçus chez elle, est victime d'une attaque délibérée visant à détruire sa carrière, soutient son avocat, Howard Levitt.

Dans sa première sortie publique depuis la révélation, par le Toronto Star, d'allégations diverses concernant deux aides domestiques qui ont travaillé à la résidence familiale des Dhalla, à Mississauga, la députée de Brampton-Springdale a nié avec véhémence, hier, les faits qui lui sont reprochés.

 

«Toutes les personnes qui sont entrées dans notre maison ont toujours été traitées avec amour, considération, compassion et respect», a écrit Mme Dhalla dans une déclaration qu'elle a lue en conférence de presse à Brampton.

Le Toronto Star a révélé mardi que deux aides domestiques engagées pour prendre soin de la mère de la députée, et qui ont quitté leur emploi depuis plus d'un an, soutiennent avoir été embauchées illégalement par la famille, qui les aurait exploitées et sous-payées. Depuis, une troisième ex-employée est sortie de l'ombre pour dénoncer les conditions de travail que lui a imposées la famille Dhalla.

Documents à l'appui, l'avocat de Mme Dhalla a cherché à minimiser le rôle qu'a joué sa cliente dans l'embauche des aides-soignantes, qui auraient plutôt été engagées par son frère Neil.

«Ces fausses allégations ont été délibérément faites dans une tentative ciblée de détruire la carrière et la crédibilité de la Dre Dhalla», a déclaré l'avocat de la députée, qui a refusé que sa cliente réponde aux questions des journalistes.

«La seule question est: qui est réellement derrière ça et qui a orchestré ou aidé d'ex-employés de son frère à soudainement s'exprimer, un an après avoir terminé leur emploi?» a ajouté Me Levitt.

«Bien que les allégations faites contre moi soient fausses et sans substance, je crois qu'il y a des réformes à faire pour améliorer le programme des aides familiaux résidants, autant pour les employés que pour les employeurs», a déclaré Mme Dhalla, âgée de 35 ans et chiropraticienne de formation. Elle soutient qu'elle a consacré une partie de sa vie personnelle aux causes touchant les immigrés, les femmes et les familles.

Mercredi, elle a démissionné de ses fonctions de porte-parole libérale en matière de multiculturalisme, afin de se concentrer à sa défense dans cette affaire. Elle réclame aussi que le commissaire à l'éthique enquête sur le dossier.

De passage à Toronto, le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a souligné l'importance, pour toute personnalité publique, y compris l'ensemble des députés, de traiter tout employé avec respect et de souscrire à l'ensemble des lois fédérales et provinciales.

«Nous devons rapidement faire toute la lumière sur ces allégations, autant pour Mme Dhalla que pour les jeunes femmes concernées, a dit M. Ignatieff. Nous lui offrons notre soutien dans ses démarches pour se défendre.»