Un nouveau livre écrit par un ancien ministre conservateur décrit le premier ministre Stephen Harper comme un intimidateur obsédé par la confidentialité et son caucus comme une troupe de béni-oui-oui.

Dans son livre intitulé «Sheeple», Garth Turner offre un portrait peu flatteur de l'équipe conservatrice, comme le démontre l'illustration de l'ouvrage, qui présente un animal de ferme broutant le gazon de la colline parlementaire. Et il semble que l'antipathie soit mutuelle. Les conservateurs n'aimeraient pas beaucoup M. Turner non plus et auraient mis beaucoup d'efforts pour s'assurer de sa défaite aux dernières élections.

L'ancien député est donc sorti de sa retraite politique forcée pour s'en prendre à d'anciens collègues qu'il qualifie de mammifères dociles menés par un fermier-en-chef qui apprécie leur silence beaucoup plus que leurs opinions.

Le livre est une chronique de 219 pages au sujet d'une période mouvementée de deux ans pendant laquelle Garth Turner est passé de candidat conservateur à député, à député en conflit, à député indépendant expulsé du caucus conservateur, à député libéral, à candidat défait.

Son anecdote au sujet d'une rencontre privée en 2006 lors de laquelle le premier ministre aurait dit à son caucus que des compressions de 1 milliard $ étaient à prévoir résume bien le ton du livre. Selon M. Turner, M. Harper aurait alors suggéré à ses députés de garder le silence à ce sujet, sans quoi ils découvriraient très vite qu'ils auraient une carrière politique très courte.

Le bureau du premier ministre a offert une réponse des plus succinctes lorsqu'on a cherché à savoir si le livre de M. Turner reflétait fidèlement les événements. «Garth qui?», a tout simplement répondu le porte-parole de M. Harper, Kory Teneycke.