Le chef du parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, a affirmé que la nouvelle secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, véhiculait de fausses informations au sujet de la frontière qui sépare le Canada et les Etats-Unis.

M. Ignatieff a tenu ces propos jeudi alors qu'il était de passage à Washington. Il s'est entre autres entretenu avec le principal conseiller économique du président Barack Obama, Larry Summers.

Le chef libéral a répété à M. Summers qu'il croyait que Mme Napolitano était très mal informée au sujet de la frontière et que cela pourrait avoir des conséquences négatives à la fois au Canada et aux Etats-Unis.

Selon M. Ignatieff, si la frontière devait être renforcée à cause de la méconnaissance du dossier par l'administration américaine, cela pourrait affecter à la fois l'Ontario et le Canada, mais également les Etats américains situés au nord qui dépendent des livraisons du Canada.

Le chef de l'opposition a également dit à M. Summers que les Canadiens étaient inquiets au sujet des propos tenus par Janet Napolitano. Cette dernière a laissé entendre, lors d'une entrevue au réseau CBC plus tôt cette semaine, que les terroristes du 11 septembre étaient entrés aux Etats-Unis par le Canada et que les procédures d'immigration au pays étaient laxistes par rapport à celles de son voisin du sud.

Dans un communiqué transmis le lendemain, Mme Napolitano a affirmé qu'elle n'avait pas bien compris la question lors de l'entrevue et qu'elle savait très bien qu'aucun des terroristes du 11 septembre n'étaient venus du Canada.

Mais Mme Napolitano a par la suite jeté de l'huile sur le feu, affirmant, lors d'une conférence concernant les frontières, que le Canada laissait entrer des individus que les Etats-Unis refusaient.

Michael Ignatieff a affirmé qu'un tel point de vue pourrait rendre inutilement difficile la collaboration des deux pays au sujet des enjeux entourant la frontière. Il a également dénoncé la réponse du gouvernement conservateur, qui est venu à la rescousse de Mme Napolitano en affirmant que les médias l'avaient mal citée.

Lors de son séjour aux Etats-Unis, M. Ignatieff devait également s'adresser à un groupe d'experts de l'Université Harvard au sujet de l'avenir de l'Afghanistan.