Les mesures de sécurité à la frontière entre le Canada et les États-Unis ne seront pas calquées sur celles de la frontière mexicaine, mais ne seront pas pour autant assouplies sous la nouvelle administration américaine, a dit hier la secrétaire d'État adjointe à la sécurité intérieure, Jane Holl Lute, en rencontre de presse à Ottawa.

Se faisant rassurante, Mme Lute a affirmé que les deux frontières nord-américaines seraient gérées de façon distincte par les États-Unis, après que des déclarations de la secrétaire d'État Janet Napolitano, allant dans le sens contraire, eurent soulevé des inquiétudes dans les milieux économiques transfrontaliers.

 

«Il n'y a pas une approche unique, a souligné Mme Lute. La frontière canado-américaine, ce n'est pas la frontière américano-mexicaine. Les expériences à la frontière des gens dans l'est du pays, dans le centre, près des Grands Lacs ou à l'Ouest ne sont pas les mêmes non plus.»

À la fin de mars, Mme Napolitano, secrétaire d'État américaine à la sécurité intérieure, avait laissé entendre que les mesures déployées pour renforcer la sécurité à la frontière mexicaine pourraient être appliquées à la frontière avec le Canada. Or, en raison des problèmes de trafic de drogue et d'immigration illégale provenant du Mexique, la sécurité à la frontière avec les États-Unis est actuellement beaucoup plus sévère.

De passage à Ottawa, où elle a rencontré ses homologues des ministères des Affaires étrangères et du Commerce international et de la Sécurité publique, Mme Lute a dit prêter une oreille attentive aux inquiétudes soulevées par les industries et communautés touchées par le commerce transfrontalier qui craignent un affermissement à la frontière entraînant des coûts et des retards substantiels.

«Je ne pense pas qu'on doive sacrifier la sûreté et la sécurité au profit du dynamisme économique de nos échanges, a toutefois estimé la secrétaire d'État adjointe. Nous prendrons les mesures jugées nécessaires pour répondre aux impératifs de sécurité, tout en gardant en tête le besoin économique de faciliter le commerce et les voyages transfrontaliers légitimes.»

«Il faut trouver un équilibre, a ajouté Mme Lute. Mais aussi, il faut une vigilance et une attention constantes. On ne peut rien tenir pour acquis.»

Mme Lute a aussi dit espérer que la mise en oeuvre de la seconde phase de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental (IVHO) se fasse sans difficulté. Dès le 1er juin, les Canadiens qui se rendront aux États-Unis par voie maritime ou terrestre devront, sauf exceptions, traverser la frontière munis d'un passeport valide, comme c'est le cas dans les déplacements en avion depuis 2007. L'objectif de l'Initiative, annoncée en 2006, est justement de renforcer la sécurité à la frontière.