L'ex-ministre conservateur Michael Fortier soutient qu'il n'a jamais ordonné des rénovations dans ses bureaux du ministère des Travaux publics, mais concède avoir loué des oeuvres d'art, une pratique «courante» et honorable, selon lui.

De Londres, où il est en voyage d'affaires, l'ex-ministre Fortier a réagi aux informations de La Presse, selon lesquelles 140 000$ ont été dépensés en deux ans, lorsqu'il était aux Travaux publics, pour retaper ses bureaux à Gatineau, au ministère.

 

Selon des documents obtenus en vertu de la loi d'accès à l'information, 139 304,24$ ont été dépensés pendant les exercices financiers 2006-2007 et 2007-2008 pour «la rénovation et la redécoration» des bureaux du ministre. C'est près de trois fois plus que ce qui avait été dépensé annuellement entre 2003 et 2005 pour le même champ de dépenses, lorsque les libéraux étaient au pouvoir, indiquent les documents.

«Honnêtement, je n'ai jamais vu un ouvrier dans nos locaux. De ce que je comprends, une grande partie des coûts sont associés à l'acquisition de biens électroniques et la rénovation de la réception, a expliqué l'ex-ministre Fortier, hier. Quand on est arrivé au pouvoir, évidemment il y a de l'équipement qu'on a dû acheter. Je peux vous assurer que, dans mon bureau, on a peut-être changé l'ordinateur, mais quand je suis reparti, c'était les mêmes chaises, la même table, les mêmes divans.»

«Durant toute l'époque où j'étais un membre du gouvernement, j'ai toujours été respectueux des deniers des contribuables, j'ai toujours fait très attention aux dépenses», a-t-il ajouté.

M. Fortier soutient qu'il n'a jamais demandé ces rénovations mais qu'il en prend la responsabilité puisque des membres de son personnel ont «signé pour ça».

Quant à la location d'oeuvres d'art, notamment pour près de 10 000$ en 2007-2008, selon des chiffres fournis par Travaux publics, l'ex-ministre explique qu'il n'a fait que poursuivre une pratique déjà établie et qu'il approuve. «On expose de l'art canadien dans les bureaux, on met les employés en contact avec de l'art mais aussi les gens, nombreux, qui viennent voir le ministre», a-t-il souligné.

M. Fortier a précisé qu'il n'avait pas refusé de rappeler La Presse, mais qu'il n'avait seulement pas eu les messages, ayant changé de cellulaire.