Stephen Harper affirme ne pas savoir si l'ancien premier ministre Brian Mulroney est toujours membre du Parti conservateur qu'il dirige.

De passage à Moncton, au Nouveau-Brunswick, où il a annoncé le financement d'un nouveau projet d'infrastructure, M. Harper a tenté de minimiser hier l'importance des divisions au sein de son parti, provoquées par le traitement que son gouvernement a réservé jusqu'ici à M. Mulroney.

 

Des proches collaborateurs de M. Harper ont affirmé à certains journalistes à Ottawa, la semaine dernière, que M. Mulroney n'était plus membre du Parti conservateur.

Cette manoeuvre a soulevé l'ire de l'ancien premier ministre, qui doit témoigner sous peu devant une commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les liens qu'il a entretenus avec l'homme d'affaires germano-canadien Karlheinz Schreiber. M. Mulroney a formellement démenti les informations en affirmant qu'il comptait être membre du parti jusqu'à son dernier souffle.

Toute cette affaire a provoqué des échanges tumultueux au cours de la réunion du caucus conservateur de mercredi dernier. En l'absence de M. Harper, qui participait au sommet du G20, des députés et ministres conservateurs qui sont demeurés fidèles à M. Mulroney ont critiqué la façon dont l'ancien premier ministre est traité par le parti.

À ce sujet, M. Harper a dit hier ignorer si M. Mulroney était toujours membre du parti. En conférence de presse, il a toutefois pris le temps de défendre sa décision de créer une commission d'enquête présidée par le juge Jeffrey Oliphant pour examiner en profondeur les liens d'affaires entre MM. Mulroney et Schreiber.

«Je pense que ce que les Canadiens vont retenir de tout cela, c'est que notre gouvernement était confronté à une question difficile et notre gouvernement s'est acquitté de ses obligations d'une manière responsable», a soutenu M. Harper.

Il a souligné que plusieurs personnes, dont M. Mulroney lui-même, ont exigé la tenue d'une telle enquête afin de faire toute la lumière sur cette affaire, qui remonte à près de deux décennies.

M. Harper a tout de même reconnu que ce dossier était «difficile» pour son parti, d'autant que M. Mulroney a permis aux conservateurs de former deux gouvernements majoritaires de suite en 1984 et 1988.