À l'instar du gouvernement des États-Unis, le gouvernement canadien promet d'honorer, à partir d'aujourd'hui, les promesses de garantie des concessionnaires Chrysler et GM aux acheteurs de véhicules neufs.

Cette mesure, annoncée ce midi par le ministre de l'Industrie Tony Clement, pourrait coûter jusqu'à 185 millions de dollars. Elle vise à rassurer les consommateurs qui songent à acheter un véhicule de ces deux géants de l'industrie automobile au bord de la faillite.

Le ministre Clement a indiqué que cette mesure, le programme canadien de respect des garanties, sera en vigueur pour une période indéterminée, soit le temps qu'il faudra pour que ces deux fabricants présentent des plans de restructuration acceptables pour le gouvernement fédéral.

«Cette mesure permettra de restaurer la confiance des consommateurs. Elle pourrait durer 30 jours, 60 jours ou 90 jours», a affirmé M. Clement.

La garantie que propose de financer le gouvernement canadien, au besoin, s'appliquera aux pièces et à la main d'oeuvre et respectera ainsi en tout point le contrat d'achat signé par le nouveau propriétaire.

Cela dit, le ministre a soutenu que l'industrie automobile est toujours aussi malade et qu'il faudra un remède de cheval pour la remettre en bonne santé financière.

M. Clement a aussi indiqué que le gouvernement canadien accordera un montant de 700 millions de dollars à Exportation et développement Canada, une société d'État qui se chargera de redistribuer la somme aux entreprises qui fabriquent des pièces d'automobiles par le biais du programme d'assurance comptes clients (ARI). Ces entreprises, qui ont de nombreux comptes à recevoir, souffrent également des déboires des géants de l'automobile.

Le programme d'assurance comptes clients de la société d'État couvre les pertes des entreprises canadiennes à concurrence de 90 pour cent si leur client ne les paie pas.

«En protégeant la garantie des véhicules neufs construits par GM et par Chrysler au Canada et en stabilisant davantage la situation de nos fournisseurs de pièces d'automobiles, nous cherchons à accroître la confiance des consommateurs et à encourager les Canadiens à acheter des véhicules neufs», a affirmé le ministre Clement.

«Les comptes clients peuvent constituer un des éléments d'actif les plus considérables dans le bilan d'un fournisseur de pièces; or, la récente crise mondiale du crédit a réduit l'encaisse des entreprises. C'est pourquoi le programme d'ARI constitue un outil important mis à la disposition des fournisseurs de pièces d'automobiles», a-t-il ajouté.

Le ministre a fait ces annonces au moment même où les rumeurs de faillite des deux fabricants de l'automobile se multiplient. La semaine dernière, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont rejeté le même jour les plans de restructuration proposés par GM et Chrysler.En conférence de presse à Ottawa, mardi, le ministre Clement a aussi affirmé que les gouvernements canadien et ontarien imposaient les mêmes conditions aux fabricants de l'automobile que les autorités américaines. Ainsi, Ottawa et Washington exigent des deux fabricants en difficulté des nouveaux plans de restructuration avant d'obtenir toute aide gouvernementale.

Après le rejet des plans, Chrysler s'est vu ordonner la semaine dernière de conclure d'ici 30 jours une entente avec Fiat permettant au groupe italien de prendre le contrôle de 35% de Chrysler.

GM s'est vu accorer un délai de 60 jours pour mettre la dernière touche à un plan de restructuration convenable aux autorités canadiennes et américaines.