La tournée canadienne du controversé député britannique George Galloway aura lieu même si ses avocats échouent à convaincre un tribunal de lever l'ordre d'interdiction d'entrer dans le pays émis contre lui, ont indiqué ses organisateurs, samedi.

Les avocats du parlementaire britannique se présenteront devant la Cour fédérale, à Toronto, dimanche, pour demander une injonction contre l'ordre d'interdiction afin de lui permettre d'entrer au Canada jusqu'à que son cas fasse l'objet d'une révision judiciaire.

M. Galloway devait prononcer des discours dans quatre villes canadiennes, dont Montréal. Cette tournée devait commencer lundi à Toronto. Les organisateurs annoncent qu'ils sont en train d'organiser un plan B.

«Nous ne ferons certainement pas quelque chose d'illégal, lundi, a affirmé l'un des organisateurs de la conférence, James Clark. Nous attendons de voir quelle sera la décision juridique dimanche», a-t-il ajouté.

Si la Cour fédérale ne se prononce pas en faveur du député britannique, les organisateurs prévoient rencontrer M. Galloway à la frontière canado-américaine et lui demanderont de parler à ses partisans canadiens par l'entremise d'un téléphone. M. Clark a affirmé qu'ils étaient toujours à peaufiner les détails de ce plan.

«Même s'il ne parvient pas à se présenter à Toronto, Mississauga, Ottawa et Montréal les jours où il devait faire un discours, il s'adressera tout de même à une audience et les gens pourront lui poser des questions», a affirmé M. Clark.

Le gouvernement de Stephen Harper soutient que M. Galloway, élu à cinq reprises au Royaume-Uni, ne peut pas entrer au Canada, parce qu'il s'adonne au terrorisme et qu'il faisait partie d'un groupe qui s'adonnait au terrorisme.

Cette position serait fondée sur le fait que M. Galloway a livré de l'aide humanitaire à Gaza à la suite de la récente offensive menée par Israël, et qu'il a donné 45 000 $ au gouvernement du Hamas, une organisation considérée comme terroriste et bannie au Canada.

Les partisans de M. Galloway affirment qu'il y aurait eu une intervention politique à Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour empêcher le Britannique d'entrer en sol canadien et demandent au ministre de l'Immigration, Jason Kenney, de renverser cette décision.

Mais ce dernier a affirmé la semaine dernière qu'il ne ferait pas usage de ses pouvoirs ministériels et qu'il n'était pas intervenu auprès de l'ASFC comme certains le prétendent.