Alors que la violence attribuée aux gangs de rue s'accroît en Colombie-Britannique, l'approche conservatrice favorable au durcissement des sanctions comme moyen d'enrayer le problème a été vigoureusement critiquée, mercredi, notamment par des criminologues.

Le premier ministre Stephen Harper se rend ce jeudi à Vancouver pour mousser un nouveau projet de loi en vertu duquel, s'il est adopté, tout homicide relié aux gangs de rue entraînerait des accusations de meurtre au premier degré. Les conservateurs avaient aussi promis aux dernières élections de créer une nouvelle infraction criminelle, prévoyant une peine de prison obligatoire pour les fusillades au volant de véhicules automobiles.

Cette attitude punitive pourrait bien plaire à des citoyens qui craignent que la violence ne fasse irruption dans leur quartier, mais elle a pour effet de truffer le Code criminel de lois superflues, qui n'ont pas prouvé leur efficacité dans d'autres pays, soutient le criminologue Irvin Waller.

La prévention est la clé, selon Neil Boyd, un autre criminologue canadien. A son avis, l'accent mis par les conservateurs sur l'ajout de nouvelles sanctions juridiques constitue de la poudre aux yeux politique. C'est trop peu, trop tard, dit-il.

Le district du Lower Mainland en Colombie-Britannique est actuellement aux prises avec un problème de violence au sein des gangs de rue. Dans la région métropolitaine de Vancouver, on a dénombré cette année 18 incidents qui ont entraîné huit décès.