Les pressions s'accentuent sur le gouvernement Harper pour qu'il rapatrie Omar Khadr au Canada. Les défenseurs du jeune détenu de Guantanamo Bay ont même trouvé une nouvelle cible pour leurs démarches : Barack Obama.

En début de journée, les partis de l'opposition à Ottawa ont fait front commun et rendu publique une lettre adressée au nouveau président américain et au premier ministre canadien, Stephen Harper. « Compte tenu de la situation unique de M. Khadr, il est inacceptable qu'il soit toujours détenu par les États-Unis », peut-on lire dans le document signé par les trois chefs des partis de l'opposition à Ottawa.

« Dans l'intérêt de la justice, il est primordial de reconnaître son statut d'enfant-soldat, de le libérer de Guantanamo Bay et de le rapatrier promptement au Canada, où il sera traduit en justice selon la loi canadienne. »

Ces démarches du Parti libéral, du Bloc québécois et du NPD ont trouvé écho à Toronto, où un groupe mené par les avocats de M. Khadr ont eux aussi réclamé le rapatriement du jeune torontois de 22 ans, emprisonné au controversé centre de détention militaire depuis plus de six ans.

Dans une autre lettre envoyée au premier ministre Harper, le groupe propose de ramener M. Khadr au pays et de lui offrir une supervision par des experts de tous horizons : psychiatres, médecins et autres.

« Votre obligation, M. Harper, est de ramener Omar au Canada, de lui permettre de guérir », a lancé l'un des procureurs de M. Khadr, Dennis Edney.

L'annonce de la fermeture de Guantanamo et de la suspension des procédures judiciaires contre ses détenus a relancé le débat sur le sort d'Omar Khadr, ce natif de Toronto accusé par la justice militaire américaine d'avoir tué un soldat en Afghanistan en 2002.

Les partis de l'opposition et des groupes de défense du jeune détenu multiplient les pressions sur Stephen Harper en vue de sa rencontre avec Barack Obama, à Ottawa la semaine prochaine.

Mais M. Harper et son entourage refusent toujours de dire si le dossier Khadr sera à l'ordre du jour des discussions avec son vis-à-vis américain.

La position du gouvernement canadien depuis la volte-face de Washington est de laisser la procédure américaine suivre son cours pour voir quel sort sera réservé au ressortissant canadien. En comité parlementaire, hier, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a déclaré que son ministère n'avait depuis travaillé sur aucun plan pour le ramener au pays et n'avait cherché à obtenir aucun avis juridique en ce sens.