Les conservateurs de Stephen Harper ont survécu jeudi à un premier vote de confiance sur leur budget largement qui prétend relancer l'économie canadienne en y injectant des dizaines de milliards.

Comme prévu, le parti de Stephen Harper et celui de Michael Ignatieff ont en effet uni leurs voix pour défaire le sous-amendement proposé par le Bloc québécois.

Ce texte reprenant mot pour mot une motion adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale exhortait le gouvernement à offrir une aide financière au secteurs manufacturier et forestier, à améliorer l'accès à l'assurance-emploi, à maintenir la péréquation dans sa forme actuelle et à mettre fin à son projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne.

En déposant son sous-amendement à la Chambre des communes, plus tôt cette semaine, le chef bloquiste Gilles Duceppe disait vouloir forcer les députés de la Belle Province à prendre position et à choisir «entre le Québec ou le Canada».

«Tous les élus du Québec qui voteront contre ce sous-amendement et en faveur de ce budget conservateur auront choisi le Canada au détriment du Québec», avait-il martelé.

A l'exception de ceux de son parti et du néo-démocrate Thomas Mulcair, qui représente la circonscription d'Outremont, tous ont voté contre la motion. Au total, le paragraphe été appuyé par 85 élus sur 308. Quelque 214 élus l'ont rejeté.

Les bloquistes n'ont pas hésité à traiter la dizaine de députés libéraux du Québec de «vendus» au moment du vote.

Le Nouveau Parti démocratique avait décidé d'appuyer le Bloc parce qu'il partage certains des principes énoncés dans le sous-amendement, mais aussi pour témoigner de sa «non-confiance» en Stephen Harper et son équipe.

Tant le Bloc que le NPD ont prévenu qu'ils rejetteraient le budget déposé mardi par le ministre des Finances Jim Flaherty, entre autres parce qu'il offre un soutien insuffisant aux travailleurs et aux chômeurs.

Les libéraux ont choisi d'éviter une élection en appuyant le plan budgétaire. En échange de leur soutien, ils ont cependant exigé que les conservateurs rendent des comptes sur les progrès de l'économie canadienne à trois reprises d'ici la fin de l'année, soit en mars, juin et décembre.

C'est la 45e fois que les conservateurs survivent à un vote de confiance grâce à l'appui des libéraux depuis janvier 2006.