Le commissaire à l'information du Canada soutient que la population en sait moins que jamais sur les décisions du gouvernement fédéral.

Robert Marleau a affirmé jeudi qu'il y a de moins en moins d'informations rendues publics par le fédéral étant donné le contrôle exercé par le gouvernement conservateur sur la bureaucratie. Il a qualifié la situation d'«alarmante».

Le commissaire a souligné qu'à Washington, cette semaine, le nouveau président américain Barack Obama a appelé d'emblée les membres du gouvernement à plus de transparence. Robert Marleau a dit souhaiter un tel appel de la part de Stephen Harper.

La Loi sur l'accès à l'information au Canada, qui a peu évolué en un quart de siècle, est souvent critiquée comme étant dépassée, mal administrée et négligée par le gouvernement.

Actuellement, la réponse à une requête d'information auprès des agences fédérales peut se faire attendre pendant plusieurs mois et le résultat n'est souvent pas probant.

Le bureau du commissaire est si surchargé que son personnel peut prendre un an ou plus avant d'enquêter sur une plainte.

Le gouvernement conservateur, qui avait fait de la transparence un thème central de sa campagne électorale de 2006, n'a procédé qu'à une poignée de modifications, incluant l'élargissement de la loi à plus d'agences. Mais la réforme de l'accessibilité a été transférée à un comité des Communes pour une étude plus approfondie.

Le Bloc québécois a soutenu que le commissaire avait confirmé les observations du parti d'opposition. «Obsédé par sa volonté de tout contrôler, Stephen Harper est vraiment en train de faire dérailler le processus de l'accès à l'information. La situation frôle maintenant le désastre», a dit la porte-parole bloquiste en matière d'éthique, Carole Freeman.