La querelle entre Québec et Ottawa au sujet des paiements de péréquation ne semble pas émouvoir les élus conservateurs québécois.

Ceux-ci maintiennent que leur gouvernement doit diminuer les paiements de péréquation qu'il verse à Québec. L'un d'eux va même jusqu'à affirmer que l'argument du retour au déséquilibre fiscal, avancé par le premier ministre Jean Charest vendredi dernier, ne tient plus du moment qu'Ottawa affichera des déficits à partir du prochain budget.Vendredi, M. Charest est reparti fort déçu de la réunion des premiers ministres qui s'est tenue à Ottawa pour discuter des mesures à prendre pour affronter la crise économique. Stephen Harper a refusé de retarder d'un an les changements qu'il impose au calcul des paiements de péréquation; changements annoncés en novembre dernier.

Québec estime qu'il va y perdre jusqu'à un milliard $ l'an prochain alors que la crise économique sera encore en train de sévir.

Le premier ministre Charest a rappelé vendredi dernier que le calcul sur lequel Ottawa et les provinces s'étaient entendus en 2007, en matière de péréquation, avait été présenté par le gouvernement Harper comme un règlement du déséquilibre fiscal. Et voilà que depuis novembre, le gouvernement fédéral a décidé, unilatéralement, de modifier les règles de ce calcul.

Le député conservateur de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, dit que le gouvernement québécois ne peut plus avancer l'argument du déséquilibre fiscal maintenant que «le gouvernement fédéral est en déficit».

On s'attend à ce que le gouvernement Harper confirme un déficit de plusieurs milliards de dollars - entre 30 et 40 - dans le budget qui sera présenté mardi prochain.

Si l'ensemble des députés conservateurs québécois se range du côté de leur premier ministre dans cette affaire, un sénateur conservateur, Pierre-Claude Nolin, affirme que son parti ne peut pas se payer le luxe d'une nouvelle querelle avec Québec, en ce moment.