Après plus de deux jours de retard pour certains, les passagers français d'Air Canada sont enfin arrivés à bon port, ce dimanche. Le vol a toutefois été des plus pénibles et pour ces touristes, les vacances commencent du mauvais pied.

Clothaire Malin se souviendra longtemps de son arrivée à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal. «Fatigué», «tendu», «déçu»: les mots ne manquent pas pour décrire son état d'esprit.

«On n'a été informé de rien et personne n'est venu nous voir, déplore le Français. J'ai perdu une journée de voyage.»

Vers 13 h 40 cet après-midi, le vol AC2071 du transporteur aérien Air Canada, en provenance de Paris, a atterri à Montréal avec plus de 24 heures de retard. La compagnie aérienne a d'ailleurs annulé deux vols en deux jours, laissant des centaines de passagers perplexes. La majorité d'entre eux ont été logés, aux frais d'Air Canada, dans des hôtels, à proximité de l'aéroport Charles-de-Gaulle.

La raison du délai: la porte de l'appareil a été heurtée par un camion de la compagnie, qui assure les services de restauration. Les clients, eux, admettent avoir été laissés dans le noir le plus complet.

«Tout ce qu'on a eu, c'est une affichette, à l'entrée de l'hôtel, précisant le numéro du vol et l'heure à laquelle on devait se présenter au terminal, ajoute Clothaire Malin. Aucun appel n'a été fait.»

L'histoire ne s'arrête pas là. Air Canada a demandé à tous les voyageurs de se présenter à l'aéroport parisien à 5 h 55 ce matin. Ils ont dû prendre leur mal en patience, puisqu'ils n'ont décollé qu'en début d'après-midi.

«On nous a réveillés à 5 h, pour finalement apprendre que l'équipage s'est réveillé à 10 h, indique pour sa part Wojciech Trzepizur, visiblement frustré. Au niveau communication, c'est catastrophique.»

Le porte-parole d'Air Canada John Reber n'a pas accepté de nous accorder une entrevue téléphonique. Dans un court courriel, presque identique à celui reçu hier après la diffusion de notre premier reportage, le représentant s'est excusé aux passagers touchés. «Nous les avons informés sur place, ainsi que par courrier électronique et par message texte, des dispositifs pris pour nous assurer qu'ils partent le plus tôt possible et des indemnités offertes en raison des inconvénients», a écrit M. Reber.

Il ajoute que sa compagnie a fait sa part, notamment en payant les frais d'hébergement et les repas des clients. Ce n'est toutefois pas assez pour oublier cette mauvaise expérience. Tous comptent se faire rembourser la totalité de leur billet d'avion.

«Ils nous ont donné un papier pour demander un remboursement pour le taxi, etc., mais on espère avoir quelque chose de la part d'Air Canada», a mentionné Eddy Neyt.

Air Canada n'est pas au bout de ses peines. Le Québécois Pierre Alarie a écrit à La Presse plus tôt aujourd'hui pour nous signaler que 170 passagers sont aussi «retenus» à Bogota, en Colombie, depuis vendredi. Le manque de transparence de la compagnie aérienne est une fois de plus vivement critiqué. Celle-ci aurait donné un rabais de 25 % sur un prochain voyage aux passagers.

«Le service à la clientèle chez Air Canada n'est qu'un concept très relatif, regrette Pierre Alarie. Les vacances de plusieurs sont ruinées. 25 % de rabais est au minimum très insultant.»

- Avec la collaboration de Jean-Thomas Léveillé