Le maire de la plus grande ville du Canada ne devra pas se battre afin de demeurer en poste pendant qu'il porte en appel sa destitution pour avoir prétendument enfreint les lois sur le conflit d'intérêts.

L'homme d'affaires torontois Paul Magder, qui a convaincu un juge d'expulser le maire Rob Ford de son administration, a accepté une suspension du jugement en attente d'une décision sur l'appel.

L'avocat de M. Magder, Clayton Ruby, a déclaré qu'il allait néanmoins poursuivre son combat afin d'expulser M. Ford.

«En enfreignant la loi d'une façon aussi flagrante, Rob Ford a entraîné la ville dans une controverse inutile», a dit M. Ruby par voie de communiqué.

«Nous avons accepté qu'il demeure en poste afin de donner une certaine stabilité à la ville de Toronto, un élément qui était totalement absent durant le mandat de M. Ford.»

La Cour divisionnaire, qui devrait entendre l'appel de M. Ford au début du mois prochain, devait statuer sur la suspension de l'ordonnance du juge mercredi.

Même s'il n'y aura aucune opposition, le porte-parole de M. Ford, George Christopoulos, a mentionné que l'avocat du maire devra invariablement être en cour afin de demander officiellement la suspension de la décision.

«Nous espérons que la suspension sera acceptée», a confié M. Christopoulos, qui n'a pas émis d'autres commentaires puisque l'affaire est devant les tribunaux.

La semaine dernière, le juge de la Cour supérieure de l'Ontario Charles Hackland a ordonné la destitution de M. Ford après qu'il eut voté dans un dossier dans lequel il avait un intérêt financier.

«C'est difficile d'accepter une erreur de jugement de la défense qui repose essentiellement sur un sentiment tenace de droit (en ce qui concerne sa fondation de football) et une attitude dédaigneuse et de confrontation envers la commissaire à l'intégrité et le code de conduite», a déclaré le juge Hackland dans son verdict.

Cette décision a étonné l'hôtel de ville et M. Ford, qui dénonce depuis le début un complot ourdi par la gauche. Le maire a immédiatement dit qu'il présenterait sa candidature dans toute élection partielle si jamais son appel échouait.