Le drapeau rouge des Warriors et les pancartes revendicatrices ont refait leur apparition en bordure de la route 344, à l'entrée du territoire mohawk de Kanesatake. Peu auparavant, des autochtones avaient chassé des ouvriers qui tentaient de procéder à des travaux d'émondage sur un terrain situé en face de la fameuse pinède, épicentre de la crise d'Oka, en 1990.

Le responsable des travaux pour la société Financière Norfolk, M. Luc Côté, a dit hier à La Presse que les manifestants mohawks, au nombre d'une dizaine, non masqués, n'ont usé ni de menaces ni d'intimidation pour forcer les ouvriers à quitter les lieux. M. Côté a précisé: «Ce n'était pas des brutes que nous avions devant nous, mais des gens visiblement intelligents, aux idées bien articulées.» Ils n'ont toutefois laissé aucun doute quant à leur détermination à empêcher tous travaux d'aménagement sur ces terrains, qu'ils considèrent comme faisant partie de leurs terres ancestrales.

 

M. Côté a expliqué hier qu'il avait reçu mandat des responsables de la Financière Norfolk pour préparer ces terrains en vue de leur lotissement. Leur superficie permettrait de construire trois maisons en bordure de la route 344. Il y a quelques mois, des travaux de débroussaillage ont été réalisés dans les bois, constitués en grande partie de pins majestueux plantés il y a plus d'un siècle par les Mohawks.

Le conseil de bande a alors avisé l'entreprise qu'il n'autoriserait pas d'autres travaux de préparation ou de construction sur cette propriété.

Les terrains sont situés du côté sud de la route 344, et ils font clairement partie du territoire de la municipalité d'Oka, à 40 km au nord de Montréal. Ils font toutefois partie, aussi, d'un vaste territoire revendiqué depuis toujours par les Mohawks.

M. Côté a affirmé hier que le dossier est maintenant entre les mains des dirigeants de Norfolk, qui se réuniront aujourd'hui pour décider des suites à donner à cette affaire. Si les travaux doivent se poursuivre, le responsable a précisé que l'assistance de la Sûreté du Québec sera requise pour assurer la sécurité du chantier.