Les Forces canadiennes écartent chaque année les deux tiers des candidatures soumises dans les bureaux de recrutement, a appris La Presse. Environ un candidat sur 20 est refusé en raison de sa consommation de drogue.

Entre janvier 2001 et juillet 2009, les Forces canadiennes ont fait 85 000 offres à divers candidats pour qu'ils se joignent à l'école des recrues. Dans la même période, quelque 156 000 candidatures ont été rejetées, selon un document obtenu grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Soulignons que certains candidats ont été acceptés ou rejetés plusieurs fois.

 

La consommation de drogue explique près de 17 000 refus depuis 2001, soit 5% des candidatures rejetées. Les postulants doivent se soumettre à un test médical et remplir un questionnaire sur les drogues, indique Richard Langlois, conseiller en communications aux Forces canadiennes.

«Les personnes qui ont consommé de la drogue dans le passé ne sont pas automatiquement refusées, précise le major Langlois. C'est à la discrétion du commandant dans le centre de recrutement. Ça dépend du type de drogue et de la fréquence de consommation.»

Le nombre de candidats refusés à cause des drogues a diminué de façon significative depuis cinq ans, passant de 1600 refus en 2004 à 350 en 2008. Les Forces sont-elles plus tolérantes qu'avant à cet égard? «Pas du tout», répond Richard Langlois. À son avis, les postulants qui ont admis avoir consommé de la drogue peuvent être classés dans d'autres catégories.

Raisons médicales

Depuis 2001, les Forces canadiennes ont refusé 17 000 candidatures pour des raisons médicales, selon le document obtenu par La Presse. Un peu plus d'un candidat sur 10 est écarté à cause de son état de santé.

Les postulants sont rejetés si leurs conditions médicales «restreignent leur emploi, et non en raison d'un diagnostic ou d'une maladie donnée», précise le major Langlois. Le cancer, l'épilepsie, l'arthrite sévère et certaines allergies peuvent être des motifs de refus.

Les candidats peuvent aussi être refusés parce qu'ils ont échoué au test d'aptitude physique ou à d'autres examens. Cette raison explique environ 2% des refus depuis 2001.

Les postulants doivent notamment faire un nombre minimum de redressements assis, réussir une course navette et avoir suffisamment de force dans les bras et dans les mains. Ils doivent également subir des tests d'aptitudes mentales pour vérifier s'ils peuvent être associés à un métier des Forces canadiennes.

La majorité des refus (80%) s'inscrivent dans la catégorie «autres». Ces candidats sont écartés pour diverses raisons, dont l'âge, la formation scolaire, la citoyenneté, le casier judiciaire et la solvabilité. D'autres sont rejetés à la suite de l'entrevue ou parce qu'ils refusent de signer une politique.

En date du 31 mars 2009, l'armée comptait 65 890 membres de la Force régulière, une augmentation de 4496 soldats au cours des cinq dernières années.

Avec la collaboration de William Leclerc