La journaliste canadienne Amanda Lindhout est arrivée jeudi au Kenya au lendemain de sa libération après 15 mois de captivité en Somalie.

L'avion nolisé qui la transportait en compagnie d'un autre otage, le photographe australien Nigel Brennan, s'est posé à Nairobi.

L'ambassadeur du Canada au Kenya a indiqué qu'ils recevaient des soins médicaux dans un hôpital de la capitale kenyane. «Ils reçoivent les meilleurs soins disponibles», a déclaré Ross Hynes à l'agence Associated Press. Il a ensuite refusé de fournir plus de détails.

Une porte-parole de la famille Lindhout, Sarah Geddes, a indiqué que les deux journalistes ont été réunis avec des proches qui se trouvaient déjà à Nairobi.

«Les parents d'Amanda débordent de joie et demandent qu'on respecte leur intimité pendant qu'ils se concentrent sur Amanda et son retour à la vie normale, a-t-elle dit. Ils rentreront au Canada dès qu'Amanda sera en mesure de prendre l'avion.»

Par voie de communiqué, jeudi, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a écrit que «le gouvernement du Canada n'a pris part à aucune négociation concernant le paiement d'une rançon».

Mercredi, un policier et un parlementaire somaliens ont affirmé sous couvert d'anonymat qu'une rançon de 700 000 $ avait été payée en échange de la libération d'Amanda Lindhout et Nigel Brennan.

Lors d'entrevues téléphoniques mercredi, Mme Lindhout a révélé qu'elle a été isolée, battue et torturée pendant sa captivité. Elle a dit avoir rêvé à des randonnées dans le parc Stanley, de Vancouver, pour ne pas perdre la raison.

«Au cours des 15 derniers mois, j'ai passé toutes mes journées assises sur le sol dans le coin d'une pièce, 24 heures par jour», a-t-elle déclaré au réseau CTV.

En Australie, la première ministre du territoire de Queensland, Anna Bligh, a indiqué que M. Brennan affirme avoir été battu et enchaîné depuis 10 mois, dans la foulée d'une tentative d'évasion avortée.

Les deux journalistes avaient été enlevés le 23 août 2008 par un groupe d'hommes armés sur la route de Mogadiscio, alors qu'ils rentraient du camp de réfugiés d'Afgoye, situé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la capitale somalienne. Ils se trouvaient alors en compagnie de leur chauffeur et de deux gardes somaliens.