Bonne nouvelle: le tabagisme et la consommation de drogues sont stables chez les jeunes du secondaire, et la popularité du cigarillo a chuté de 4%. La mauvaise nouvelle: le poker gagne de plus en plus d'adeptes chez les adolescents.

C'est ce qui ressort de l'Enquête québécoise sur le tabac, l'alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, dévoilée hier par l'Institut de la statistique du Québec.

Comme en 2006, 15% des élèves québécois de la première à la cinquième secondaire fumaient la cigarette en 2008.

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac aurait espéré une diminution du tabagisme, mais se réjouit à tout le moins de ce que l'attrait pour le cigarillo semble s'essouffler.

Flory Doucas, porte-parole de la Coalition, a souligné hier qu'une mise en marché efficace - parfums de fruits et de bonbon, prix dérisoire, jolis emballages multicolores, vente à l'unité - avait fait en sorte que la popularité des cigarillos avait vite dépassé celle des cigarettes chez les jeunes.

La dernière collecte de données de l'Institut de la statistique du Québec - en 2008 et «cinq mois après la disparition des étalages de tabac» - démontre, selon Mme Doucas, l'importance de contrer la visibilité des produits du tabac.

Les tendances sont cependant moins heureuses du côté du jeu.

Plus d'un adolescent sur cinq (21%) a misé de l'argent au poker au moins une fois pendant les 12 mois de l'enquête, soit 6% de plus qu'en 2006.

Si les garçons demeurent plus nombreux que les filles à s'adonner aux jeux d'argent et de hasard, l'Institut de la statistique se montre particulièrement inquiet des tendances à la hausse chez les filles. En 2002, l'Institut estimait à 6,6% la proportion d'adolescentes qui avaient un comportement de jeu à risque. En 2008, cette proportion avait grimpé à 10%.

Diverses études ont déjà fait ressortir l'intérêt croissant des filles pour le poker. «Un nombre grandissant de sites de jeux d'argent sur internet tentent d'attirer les joueurs de sexe féminin», peut-on lire dans l'enquête de l'Institut de la statistique du Québec.

Mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi les fameux billets de loterie, qui attirent beaucoup les filles. En 2008, 15,1% des garçons avaient acheté un billet de loterie instantanée, comparativement à 19,5% des filles. Elles sont par ailleurs 2% de plus que les garçons à acheter des billets de loterie dits «ordinaires».