Le gouvernement fédéral devrait construire une nouvelle voie ferrée s'il voulait doter le couloir Québec-Windsor d'un train à grande vitesse (TGV). Les voies ferrées actuelles, qui appartiennent en grande partie au CN, pourraient difficilement être utilisées à la fois par un TGV et les trains de marchandises.

C'est du moins ce qu'a soutenu hier Paul C. Miller, chef de la sécurité et du transport du CN, devant le comité des transports de la Chambre des communes. Depuis quelques semaines, les députés de ce comité étudient les divers scénarios visant à améliorer les services ferroviaires pour voyageurs. La construction d'un TGV fait partie de ces scénarios.

 

Le projet a refait surface il y a environ deux ans, quand le premier ministre du Québec, Jean Charest, et son homologue de l'Ontario, Dalton McGuinty, ont décidé, de concert avec Ottawa, de mettre à jour les études de faisabilité ainsi que les coûts d'un train à grande vitesse. Cette étude n'est pas encore terminée.

Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, compte faire de la construction d'un TGV entre Québec et Windsor un des principaux éléments de son programme électoral aux prochaines élections.

Selon les études réalisées à l'époque du gouvernement de Jean Chrétien, construire un TGV pourrait coûter tout près de 20 milliards de dollars.

Mais Paul Miller a tenu à souligner qu'un tel projet risque d'être très coûteux au moment même où le gouvernement fédéral aura à faire des choix douloureux pour éliminer le déficit, qui frisera les 56 milliards de dollars durant le présent exercice financier.

Il a affirmé qu'il faudrait construire une nouvelle voie ferrée réservée au TGV pour des raisons évidentes de sécurité. Pour ce faire, le gouvernement fédéral pourrait devoir exproprier des propriétés privées. Il aussi rappelé que les voies ferrées actuelles traversent quelque 246 routes publiques et 203 routes privées. Une voie réservée au TGV devrait éviter tous ces obstacles.

Les membres du comité des transports se sont rendus à Washington afin de rencontrer des membres du Congrès, des représentants d'Amtrak et des groupes de réflexion sur les transports.

Le comité doit évaluer la meilleure façon d'améliorer le transport ferroviaire au pays.