Voici des exemples de demandes d'accommodements religieux soumis à la Commission des droits de la personne

1) La demande : Un enseignant musulman du secondaire demande à ne pas travailler les vendredis afin de pouvoir se rendre à la mosquée.

Opinion émise par la Commission: La commission scolaire serait bien avisée d'obtempérer à cette demande. L'enseignant utilisera d'abord ses congés, puis pourra ensuite prendre congé sans solde les vendredis. La commission scolaire lui trouvera un suppléant tous les vendredis. Cette entente devra être renouvelée à chaque début d'année scolaire.

2) La demande: Dix employés chrétiens orthodoxes demandent congé en même temps, pour une fête religieuse qui aura lieu dans quelques jours.

 

Opinion de la Commission: La demande n'est pas déraisonnable en soi. Elle a cependant été présentée à la dernière minute. Malgré cela, l'employeur doit évaluer s'il peut y répondre sans nuire à la bonne marche de son entreprise. Certaines personnes pourraient-elles s'absenter sans nuire à la chaîne de montage? Des employés sur la liste de rappel peuvent-ils être appelés pour faire un remplacement? À la suite de cette évaluation, «l'employeur parviendra ainsi à accommoder environ la moitié de ces employés».

3) La demande: Une directrice de CPE s'est fait demander des repas sans viande pour des enfants musulmans.

Opinion de la Commission: Il n'est pas nécessaire d'ajouter un menu, mais on doit prévoir des substituts alimentaires pour les enfants qui ne peuvent pas manger de viande. La Commission suggère aussi de mettre de côté le nombre de portions suffisantes avant d'ajouter de la viande à des mets (pour un spaghetti, par exemple).

Un CPE peut très bien opter aussi pour ne jamais donner de viande aux enfants.

À noter qu'en entrevue, le personnel de la Commission précise que si des parents exigeaient de la nourriture spécifique (halal ou casher, par exemple), la réponse pourrait être différente, parce que des employés de garderie n'ont pas à magasiner dans des épiceries spécifiques.

Soulignons aussi que des parents végétariens ne pourraient exiger un menu végétarien. La Charte prévoit le respect des droits religieux, pas celui du végétarisme.

4) La demande: Dans le cadre de leur programme en santé, des étudiantes musulmanes disent qu'elles ne peuvent pas exercer leur travail avec des collègues masculins et qu'en stage, elles ne pourront s'occuper de patients masculins.

Opinion de la Commission: C'est non. Cela porterait atteinte au principe d'égalité entre les sexes.

5) La demande: Des infirmières ou des préposées musulmanes demandent à travailler avec des manches longues.

Opinion de la Commission: La Commission étudie présentement ce cas et a demandé l'avis de l'Institut national de santé publique afin de voir la meilleure option du point de vue de l'hygiène.