Des consultants en immigration aident des requérants à usurper le système de citoyenneté canadienne en donnant faussement l'impression qu'ils habitent toujours au Canada alors qu'ils sont retournés dans leur pays d'origine.

Selon ce qu'a rapporté Radio-Canada, jeudi, plusieurs milliers de personnes auraient tenté d'utiliser le stratagème depuis une dizaine d'années.

Selon la loi, un immigrant doit demeurer trois années consécutives au pays pour obtenir la citoyenneté canadienne.

Or, plusieurs immigrants contournent la loi, attendant de recevoir la nationalité canadienne dans leur pays d'origine.

A Ottawa, le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a dit à Radio-Canada être au courant de l'existence de la fraude et chercher des solutions.

Munie d'une caméra cachée, une collaboratrice de Radio-Canada a rencontré certains de ces consultants, au Québec, en utilisant une fausse identité.

L'un de ces consultants a suggéré à la collaboratrice d'ouvrir un compte bancaire au pays, de démarrer une petite entreprise et d'acheminer des rapports d'impôts chaque année avec l'aide d'un comptable. Un autre consultant a offert un service visant à récupérer le courrier à domicile, question de s'assurer que personne ne remarque l'absence de ses clients au pays.

Ces consultants demandent entre 3000 $ et 4000 $ pour aider les immigrants à obtenir le passeport canadien à distance.

A la source de l'enquête, Radio-Canada avait d'abord constaté que tous les clients d'un consultant en immigration en particulier, d'origine libanaise, étaient systématiquement arrêtés à l'aéroport Montréal-Trudeau. Ceux-ci étaient interrogés sur la durée de leur séjour à l'extérieur du pays.

La Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ) aurait examiné les dossiers des mêmes clients.

En entrevue à Radio-Canada, jeudi soir, l'ambassadeur du Liban au Canada, Massoud Maalouf, a dit croire que le gouvernement du Liban aurait agi s'il avait été au courant de ces usurpations. Il a fait valoir que c'était le fait de certains individus.