Confronté à des dépenses scandaleuses au sein de deux agences gouvernementales, le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, a prévenu mardi les dirigeants des quelque 600 sociétés d'Etat, agences et commissions de la province qu'ils devront faire preuve de retenue dans leurs dépenses, faute de quoi ils risquent de subir le même sort que la chef de la direction de la Société des loteries et des jeux (OLG).

Mme Kelly McDougald a été remerciée lundi, pendant que tous les membres du conseil d'administration d'OLG démissionnaient, après que des dirigeants de l'organisme eurent réclamé le remboursement de dépenses jugées «inacceptables» par le gouvernement.

«J'ai un message spécialement important pour les dirigeants de nos agences: vous devrez prêcher par l'exemple», a déclaré M. McGuinty en conférence de presse.

«Et si vous doutez de notre engagement, vous n'avez qu'à regarder ce qui se passe chez OLG.»

Le vérificateur général de la province déterminera si des règles ont été enfreintes quand des cadres d'OLG ont demandé, par exemple, le remboursement de repas au restaurant, de frais de gymnase et même d'un lavage d'auto à 30 $.

M. McGuinty a annoncé mardi que les employés des 23 plus importantes des 600 sociétés d'Etat, agences et commissions de la province devront présenter leurs comptes de dépense au commissaire à l'intégrité, plutôt que de les faire approuver à l'interne.

Toutes les dépenses remboursées qui seront ensuite jugées inadmissibles devront être remises, a-t-il prévenu.

«Les règles sont claires. Et elles sont là depuis un certain temps, a-t-il dit. Les attentes du public sont aussi très claires.»

Les partis d'opposition, eux, ont dénoncé le fait que M. McGuinty n'ait pas exigé la démission du ministre responsable de l'OLG.

«Le premier ministre a parlé de la nécessité pour les responsables d'agences d'agir de façon responsable mais je pense qu'ultimement ce sont les ministres qui doivent être reponsables, ce que nous n'avons pas encore vu», a déclaré le chef du NPD, Andrea Horwath.

Son homologue conservateur, Tim Hudak, a renchéri que forcer le ministre à prendre ses responsabilités enverrait un fort message aux autres politiciens.

«Placez la tête d'un ministre sur le billot, et vous verrez à quel point les autres vont saisir le message», a lancé M. Hudak.

Mais selon M. McGuinty, les contribuables veulent surtout qu'on s'assure que de tels abus ne se répéteront plus.

Cybersanté Ontario est l'autre organisme qui a été récemment touché par un scandale du genre de celui d'OLG.

Le gouvernement semble avoir appris sa leçon pour empêcher que le dernier scandale ne fasse les manchettes pendant des jours voire des semaines, et il a rendu publiques dès lundi, et d'un seul coup, des dizaines de pages de réclamations de dépenses, ce qu'il n'avait pas fait avant plusieurs semaines dans le cas de Cybersanté Ontario.