Les armes de toutes sortes ont presque effacé de la carte de nombreuses espèces d'animaux et de poissons en Afghanistan.

Mais le biologiste canadien a aidé à la création du premier parc national au pays.

Le parc Band-e-Amir ne ressemble à aucun autre parc national: des animaux y ont été fréquemment abattus, des explosions sous-marines ont souvent été provoquées par des pêcheurs peu sportifs et le sentier doit contourner des champs de mines.

Mais cette région des monts Jindu Kush dans la province centrale de Bamiyan s'avère un véritable joyau avec des sommets aux contours déchiquetés et des lacs d'un bleu limpide.

Ce parc national a été inauguré en avril dernier près du site où des statues de Bouddha vieilles de 1500 ans ont été réduites en cendre par les talibans en 2001.

Sa création a constitué une petite victoire, 30 ans plus tard, pour Chris Shank, un chercheur albertain qui a découvert son potentiel au milieu des années 1970 lorsqu'il travaillait au sein d'un groupe américain.

Depuis 2006, après avoir conclu une entente avec la U.S. Wildlife Conservation Society pour superviser les projets environnementaux en Afghanistan, il a passé au moins quatre mois par année là-bas à se faire le défenseur de projets comme celui de Band-e-Anir.

«C'est une étape symbolique, admet-il modestement. Ce n'est absolument pas le parc de Banff.»

Environ 5000 personnes habitent dans cette réserve, s'adonnant à la pêche et à l'agriculture dans un petit coin tranquille au milieu d'un pays sans loi.

On est loin, dans le parc Band-e-Amir, de la province de Kandahar où les soldats canadiens sont basés et risquent leur vie presque tous les jours.

Mais même là, les effets du conflit qui s'éternise sont bien visibles: la dégradation du sol, la déforestation et les plantations illégales y sont chose commune.

Le silence de la nature est souvent perturbé par des explosions provoquées par des pêcheurs qui continuent d'imposer leurs méthodes. Le léopard des neiges a disparu, conséquence du commerce illégal, de la chasse et du braconnage.

Placés devant un défi unique, les écologistes espèrent que le parc Band-e-Amir va atténuer la destruction de l'habitat d'animaux tels la chèvre de montagne, le mouton, le loup, le renard de même que les poissons et les oiseaux.

«Faire oeuvre environnementale en Afghanistan est extrêmement difficile», convient M. Shank.

La défense de l'environnement implique habituellement des sacrifices à court terme pour des gains à long terme, mais dans un endroit où la pauvreté est si évidente, «les gens n'ont pas ce luxe», réalise trop bien le scientifique canadien.

Entre-temps, le parc national fournit des emplois à des résidants locaux formés et engagés comme gardiens, et M. Shank affirme que la chasse a cessé.

Le gouvernement central s'est aussi mis de la partie et une première Agence de protection environnementale a été créée.